Àl'occasion de la FĂȘte de la musique, le chercheur spĂ©cialisĂ© en acoustique et en musique, Jean-Julien Aucouturier, dĂ©taille les bienfaits de la musique au micro d'Europe 1. Retrouvez "Debout les
Accueil Revues L’AnnĂ©e psychologique NumĂ©ro 2012/3 Vol. 112 La musique comme outil de stimulation... La musique comme outil de stimulation cognitive Suivre cet auteur Aline Moussard, Suivre cet auteur Françoise Rochette, Suivre cet auteur Emmanuel Bigand Dans L’AnnĂ©e psychologique 2012/3 Vol. 112, pages 499 Ă  542 PrĂ©cĂ©dent ArticleRĂ©sumĂ©PlanBibliographieAuteursfile_downloadTĂ©lĂ©charger Article 1 Durant les 20 derniĂšres annĂ©es, les sciences cognitives de la musique se sont focalisĂ©es sur les effets de la musique sur le fonctionnement cĂ©rĂ©bral des sujets sains ou pathologiques. Cet article prĂ©sente l’état actuel de ces Ă©tudes, selon 3 grands axes. La premiĂšre section expose d’une part en quoi l’humain semble bĂ©nĂ©ficier d’un prĂ©-Ă©quipement biologique pour le traitement de la musique, et d’autre part comment la musique parvient Ă  stimuler le cerveau d’un point de vue physiologique au mĂȘme titre que des stimuli biologiquement pertinents, et Ă  modifier anatomiquement et fonctionnellement le cerveau des musiciens aguerris, ou mĂȘme novices. 2 La seconde section rend compte des effets bĂ©nĂ©fiques de l’écoute ou de la pratique musicale sur des performances cognitives non musicales. Des liens importants ont Ă©tĂ© montrĂ©s entre les opĂ©rations dirigĂ©es vers la musique et les autres compĂ©tences mentales. Jouer ou Ă©couter de la musique peut en effet requĂ©rir diffĂ©rents aspects de la cognition attention, mĂ©moire, mĂ©moire de travail, de la perception auditive, voire spatiale, de la motricitĂ©, ainsi que du rĂ©seau Ă©motionnel. En stimulant ces diffĂ©rentes activitĂ©s cĂ©rĂ©brales, la musique a la possibilitĂ© d’amĂ©liorer leur fonctionnement, y compris dans des tĂąches non musicales. 3 La derniĂšre section de cet article considĂšre les travaux dans les domaines cliniques qui ont utilisĂ© la musique comme moyen de remĂ©diation d’atteintes cognitives, perceptives ou motrices, consĂ©cutives Ă  des lĂ©sions cĂ©rĂ©brales. L’ensemble de ces Ă©tudes suggĂšre que la musique constitue un outil de stimulation probant, dont les effets peuvent ĂȘtre expliquĂ©s Ă  diffĂ©rents niveaux. En plus de proposer des situations ludiques, qui favorisent l’éveil et la motivation, certaines composantes musicales peuvent ĂȘtre exploitĂ©es pour stimuler plus spĂ©cifiquement des fonctions cĂ©rĂ©brales ciblĂ©es par exemple, le rythme pour la production du mouvement. Ces recherches ouvrent des perspectives intĂ©ressantes pour les stratĂ©gies de stimulation et remĂ©diation cognitives, les thĂ©rapies musicales se trouvant ĂȘtre compatibles avec les problĂ©matiques du milieu clinique coĂ»t financier, contraintes de temps, accessibilitĂ© aux patients. L’importante rĂ©activitĂ© du cerveau humain Ă© la musique 4 La place de la musique dans l’évolution de l’espĂšce humaine a fait l’objet de nombreux dĂ©bats, qui se trouvent aujourd’hui relancĂ©s par les dĂ©couvertes rĂ©centes en neurosciences cognitives. Selon Pinker 1997, la musique serait une activitĂ© humaine plaisante qui emprunterait les fonctions cĂ©rĂ©brales qui ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es par l’évolution le langage tout particuliĂšrement. Elle serait une sorte de cerise sur le gĂąteau » sans fonction adaptative et qui pourrait disparaĂźtre sans modifier le cours de l’humanitĂ©. Pour d’autres auteurs, la musique aurait une importance biologique et psychologique telle qu’elle pourrait avoir jouĂ© un rĂŽle adaptatif dans l’évolution de l’espĂšce. Certains suggĂšrent qu’elle aurait prĂ©cĂ©dĂ© l’émergence de fonctions cognitives sophistiquĂ©es telles que le langage articulĂ© Mithen, 2009 ; Peretz, 2006. L’existence de flĂ»tes fabriquĂ©es dans de l’os, exhumĂ©es lors de fouilles archĂ©ologiques et datĂ©es de 40 000 ans, dĂ©montre que la musique n’est pas une activitĂ© de loisir rĂ©cente et il est fort probable que des formes non instrumentĂ©es de musique soient apparues il y a 250 000 ans voir Huron, 2001 ; Mithen, 2005. La musique est aussi prĂ©sente dans toutes les cultures, et certains comportements musicaux universaux, comme l’utilisation du chant par les mĂšres pour communiquer avec les bĂ©bĂ©s Trehub & Schellenberg, 1995, sont en faveur d’une hypothĂšse biologique Ă©volutionniste de la musique pour l’humain. Au XIXe siĂšcle, Darwin 1871 suggĂ©rait dĂ©jĂ  son importance probable pour la sĂ©lection du partenaire. Plus rĂ©cemment, les Ă©tudes en neurosciences cognitives ont soulignĂ© son rĂŽle crucial pour la communication Ă©motionnelle mĂšre-enfant Trehub, 2003, la cohĂ©sion sociale Peretz, 2006, et le dĂ©veloppement cognitif Gruhn, Galley, & Kluth, 2003. Cette approche serait soutenue par la mise en Ă©vidence d’un gĂšne AVPR1A dont la prĂ©sence serait corrĂ©lĂ©e aux aptitudes musicales, et qui interviendrait par ailleurs dans la rĂ©gulation d’une hormone l’arginine vasopressine influençant les capacitĂ©s d’apprentissage gĂ©nĂ©rales ainsi que les comportements pro-sociaux l’amitiĂ©, l’attachement et l’altruisme ; Ukkola-Vuoti et al., 2009. Ces dĂ©couvertes et thĂ©ories ont donc conduit de nombreuses disciplines Ă  reconsidĂ©rer l’importance de la musique dans le dĂ©veloppement de l’espĂšce humaine, soulevant par exemple la question de la part de l’innĂ© et de l’acquis des habiletĂ©s musicales pour des dĂ©veloppements rĂ©cents autour de ces questions, voir Mithen, 2009 ; Patel, 2010 ; Peretz, 2006 ; Trainor, 2008. 5 Une explication hybride consiste Ă  concevoir la musique comme une technologie transformationnelle de l’esprit » Ă  l’échelle de l’espĂšce Patel, 2010. La musique, comme par exemple la maĂźtrise du feu, ne rĂ©sulterait pas d’une Ă©volution adaptative au sens strict. Elle serait une invention humaine qui aurait eu des consĂ©quences cruciales pour le dĂ©veloppement cognitif, Ă©motionnel et moteur de l’espĂšce. Cette invention aurait contribuĂ© Ă  transformer » le cerveau humain durant l’évolution, ce qui expliquerait la place qu’occupe aujourd’hui la musique dans les activitĂ©s humaines. Cette premiĂšre partie expose les principaux arguments en faveur de l’importance de la musique pour l’humain la prĂ©cocitĂ© de son traitement et son impact sur la neurophysiologie et la plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale chez l’enfant et chez l’adulte. PrĂ©cocitĂ© du traitement de la musique dans le dĂ©veloppement 6 La psychologie cognitive et du dĂ©veloppement a mis en Ă©vidence des compĂ©tences perceptives trĂšs prĂ©coces pour la perception et la cognition musicales, Ă©voquant des prĂ©dispositions – un prĂ©-Ă©quipement biologique – pour le traitement de ce stimulus Trainor & Heinmiller, 1998 ; Trehub, 2003. La cochlĂ©e est fonctionnelle Ă  la fin du 5e mois de la vie fƓtale et les sons qui parviennent au fƓtus sont traitĂ©s et mĂ©morisĂ©s. Des airs entendus Ă  cette Ă©tape du dĂ©veloppement seraient reconnus par les bĂ©bĂ©s Ă  l’ñge d’un an, mĂȘme s’ils n’ont pas Ă©tĂ© réécoutĂ©s entre-temps Lamont, 2003. Les nouveau-nĂ©s dĂ©montrent des patterns d’activation cĂ©rĂ©brale similaires Ă  ceux des adultes non musiciens dans des tĂąches de perception musicale Perani et al., 2010. Ils montrent aussi une prĂ©fĂ©rence pour la voix maternelle chantĂ©e plutĂŽt que parlĂ©e Nakata & Trehub, 2004. 7 DĂšs 6 mois de vie, les enfants prĂ©senteraient des profils comportementaux similaires Ă  ceux des adultes dans de nombreuses tĂąches musicales. Ils sont par exemple capables de distinguer des modifications de hauteur Plantinga & Trainor, 2005 et de tempo Trehub, Schneider, & Henderson, 1995 dans une mĂ©lodie. Il semble Ă©galement que, dĂšs un trĂšs jeune Ăąge, les enfants prĂ©fĂšrent les intervalles consonants plutĂŽt que dissonants Trainor & Heinmiller, 1998, perçoivent les structures des phrases musicales Jusczyk & Krumhansl, 1993 et apprennent rapidement les rĂšgles de nouveaux langages musicaux Saffran, Loman, & Robertson, 2000 ; voir aussi Hannon & Trainor, 2007, pour une revue de littĂ©rature concernant les apprentissages musicaux par enculturation chez l’enfant. Les habiletĂ©s pour discriminer et catĂ©goriser des sĂ©quences rythmiques sont Ă©galement prĂ©coces pour une synthĂšse de ces travaux chez les enfants, voir Patel, 2008b, pp. 405-408. 8 Enfin, les enfants sourds, aprĂšs rĂ©habilitation de leur fonction auditive par implantation cochlĂ©aire, dĂ©veloppent rapidement des aptitudes perceptives musicales et dĂ©montrent finalement des patterns comportementaux identiques Ă  ceux des enfants entendants ; ils peuvent Ă©galement reconnaĂźtre et mĂ©moriser des mĂ©lodies Mitani et al., 2007 ; Nakata, Trehub, Kanda, Shibasaki, & Schellenberg, 2005 ; Vongpaisal, Trehub, & Schellenberg, 2006. Ces observations soulignent l’automaticitĂ© de la mise en place des processus de traitement de la musique dĂšs que l’audition est fonctionnelle. 9 La rĂ©ponse Ă©motionnelle Ă  la musique apparaĂźt Ă©galement de façon trĂšs prĂ©coce. DĂšs l’ñge de 9 mois, les enfants discrimineraient la valence Ă©motionnelle des musiques qui leur sont prĂ©sentĂ©es Flom, Gentile, & Pick, 2008. À 6 ans, leurs compĂ©tences pour identifier les Ă©motions de base dans la musique sont identiques Ă  celles des adultes Cunningham & Sterling, 1988 ; Terwogt & Van Grinsven, 1988, 1991. Ils se montrent capables d’utiliser des indices acoustiques comme le tempo Ă  partir de 5 ans et le mode majeur ou mineur, Ă  partir de 6 ans pour classer les extraits prĂ©sentĂ©s en fonction de leur contenu Ă©motionnel Dalla Bella, Peretz, Rousseau, & Gosselin, 2001. Impact de la musique sur la physiologie de l’enfant et de l’adulte 10 La musique est un vecteur d’émotion privilĂ©giĂ© la perception des Ă©motions musicales semble relativement robuste d’un individu Ă  l’autre, et trĂšs rapide 500 ms suffisent pour identifier la valence d’un extrait, voir par exemple Peretz, Gagnon, & Bouchard, 1998 ; Vieillard et al., 2008. Depuis les annĂ©es 1980, certaines stratĂ©gies visent Ă  l’utiliser pour induire des Ă©motions chez des sujets, mais les mĂ©canismes sous-jacents sont encore peu identifiĂ©s voir Juslin & VĂ€stfjĂ€ll, 2008, pour revue. Dans les derniĂšres annĂ©es, les Ă©tudes en neurosciences ont montrĂ© que ces mĂ©canismes Ă©motionnels sont fortement reliĂ©s Ă  des rĂ©actions physiologiques. 11 Witvliet et Vrana 2007 ont testĂ© les liens entre l’émotion ressentie et les modifications physiologiques en utilisant des Ă©chelles d’apprĂ©ciation, des enregistrements Ă©lectromyographiques des muscles de la face et des mesures du pouls. L’émotion musicale est Ă©valuĂ©e en fonction de deux composantes sa valence positive ou nĂ©gative et sa dynamique ou arousal ; stimulante ou calme. Les jugements d’apprĂ©ciation montrent que la musique Ă  valence positive semble prĂ©fĂ©rĂ©e Ă  la musique Ă  valence nĂ©gative. Cette prĂ©fĂ©rence s’accompagne d’une activitĂ© plus importante des muscles zygomatiques impliquĂ©s dans le sourire, surtout si la musique est de dynamique stimulante. L’écoute d’une musique Ă  valence nĂ©gative et Ă  dynamique plus calme est la condition qui produit l’activation du muscle sourcilier plissement frontal la plus importante. Les modifications du rythme cardiaque seraient davantage liĂ©es Ă  la dynamique qu’à la valence des piĂšces Ă©coutĂ©es. La musique joyeuse et calme est la condition qui permettrait le plus fort ralentissement du rythme cardiaque Witvliet & Vrana, 2007 ; voir aussi Bernardi, Porta, & Sleight, 2006, et Gomez & Danuser, 2007, pour des modifications des constantes cardiovasculaires et respiratoires liĂ©es Ă  l’écoute musicale. 12 L’écoute musicale module aussi les composantes neurophysiologiques associĂ©es Ă  l’état de stress. Chez le jeune enfant, l’écoute du chant maternel rĂ©gulerait le taux de cortisol sĂ©crĂ©tĂ© par les glandes salivaires, l’augmentant ou le ramenant Ă  une valeur moyenne Shenfield, Trehub, & Nakata, 2003. Les mĂȘmes effets sont retrouvĂ©s chez l’adulte. AprĂšs un stress, ce taux cesse d’augmenter lorsque les participants Ă©coutent une musique relaxante, alors qu’il continue Ă  augmenter pendant 30 minutes dans la condition contrĂŽle silencieuse Khalfa, Dalla Bella, Roy, Peretz, & Blondin, 2003. Cependant, une seconde condition contrĂŽle serait nĂ©cessaire ici pour tester la spĂ©cificitĂ© musicale de cet effet, et vĂ©rifier qu’il n’est pas dĂ» Ă  une simple distraction qu’offrirait la musique comparativement Ă  une condition neutre de silence. 13 D’autres effets physiologiques notoires ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence, notamment au niveau de la libĂ©ration de dopamine Menon & Levitin, 2005. Une Ă©tude sur le frisson musical Blood & Zatorre, 2001 a montrĂ© que la musique recrute des systĂšmes neuronaux de la rĂ©compense et des Ă©motions similaires Ă  ceux qui sont connus pour rĂ©pondre spĂ©cifiquement Ă  des stimuli biologiquement pertinents comme la nourriture et le sexe, et ceux qui sont activĂ©s par la consommation de drogues. Dans une Ă©tude plus rĂ©cente, Salimpoor et collaborateurs Salimpoor, Benovoy, Larcher, Dagher, & Zatorre, 2011 ont distinguĂ© deux formes de plaisir musical qui seraient supportĂ©es par des structures cĂ©rĂ©brales distinctes le pic Ă©motionnel Ă  l’arrivĂ©e d’un Ă©vĂ©nement musical dĂ©terminant, souvent associĂ© Ă  la sensation de frisson » et marquĂ© par la libĂ©ration de dopamine striatum ventral et dorsal, notamment noyau accumbens droit ; mais aussi, une forme de plaisir d’anticipation qui prĂ©cĂšde ce pic caractĂ©risĂ©e une augmentation progressive de l’activitĂ© du noyau caudĂ©. Ce plaisir d’anticipation reflĂšte la structure de la musique, dont l’expression Ă©motionnelle repose essentiellement sur les attentes perceptives, crĂ©es par l’alternance des tensions et dĂ©tentes musicales Bigand, 2009. 14 La musique influencerait Ă©galement la production d’hormones stĂ©roĂŻdes comme la testostĂ©rone voir Fukui, 2001, ou les hormones du systĂšme immunitaire comme l’Immunoglobuline A, en augmentation lors de la pratique du chant choral Kreutz, Bongard, Rohrmann, Hodapp, & Grebe, 2004 ; voir aussi Grape, Sandgren, Hansson, Ericson, & Theorell, 2003, pour une Ă©tude comparative des effets psychologiques et physiologiques du chant chez des chanteurs professionnels et amateurs. 15 Ces effets neurophysiologiques, cardiovasculaires et respiratoires peuvent expliquer pour une grande part l’effet analgĂ©sique dĂ©pendant de la valence Ă©motionnelle des extraits musicaux. Dans l’étude de Roy et collaborateurs Roy, Peretz, & Rainville, 2008, la rĂ©sistance Ă  une douleur thermale Ă©tait augmentĂ©e lors de l’écoute de musique plaisante comparativement Ă  une musique Ă  valence plus nĂ©gative, ou Ă  du silence. Les auteurs proposent que la musique favoriserait la libĂ©ration d’hormones opioĂŻdes telles que la morphine. De plus, les rĂ©actions Ă©motionnelles Ă  la musique induisent des activations des zones cĂ©rĂ©brales aussi impliquĂ©es dans la rĂ©gulation de la douleur, telles que l’amygdale, le cortex prĂ©frontal, le cortex cingulaire, et l’ensemble du systĂšme limbique Koelsch, 2012 ; Peretz, 2010. Une Ă©motion positive vĂ©hiculĂ©e par une stimulation musicale pourrait donc rĂ©guler ces activations et rĂ©duire la sensation de douleur. 16 L’ensemble de ces Ă©tudes suggĂšre que la musique influence les fonctions Ă©motionnelles, physiologiques et vĂ©gĂ©tatives de l’organisme. En choisissant d’écouter certains morceaux, l’auditeur pourrait ainsi contribuer Ă  rĂ©guler de façon non invasive son Ă©tat physiologique et psychologique. Les effets physiologiques de la musique ne se cantonnent cependant pas Ă  ce seul rĂŽle de drogue douce, mais peuvent avoir des rĂ©percussions rĂ©elles sur la plasticitĂ© anatomique et fonctionnelle du cerveau. Selon Fukui et Toyoshima 2008, la musique agirait au niveau cellulaire en favorisant la neurogĂ©nĂšse, la rĂ©gĂ©nĂ©ration et la rĂ©paration des neurones et circuits neuronaux via l’ajustement des sĂ©crĂ©tions hormonales de type stĂ©roĂŻdes comme le cortisol, la testostĂ©rone et l’ƓstrogĂšne, qui sont par ailleurs reconnues comme jouant un rĂŽle dans les processus de plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale. Musique et plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale 17 Les personnes musiciennes ont constituĂ© une population idĂ©ale pour comprendre les phĂ©nomĂšnes de plasticitĂ© liĂ©s Ă  l’expertise musicale voir par exemple Schlaug, 2003, Wan & Schlaug, 2010, ou Habib & Besson, 2008, pour des revues de littĂ©rature sur les modifications anatomiques et fonctionnelles issues de l’expertise musicale. La pratique musicale requiert la sĂ©quentialitĂ© et la simultanĂ©itĂ© de plusieurs tĂąches la lecture d’un code symbolique abstrait la partition, la planification de l’activitĂ© motrice bimanuelle, l’intĂ©gration d’un feedback multimodal auditif, proprioceptif, kinesthĂ©sique. Elle implique Ă©galement une prĂ©cision gestuelle et mĂ©trique. Elle met en jeu les processus de mĂ©morisation, voire d’autres fonctions lors d’improvisation. Selon Habib et Besson 2008, la pratique musicale rĂ©pĂ©tĂ©e modifierait l’organisation des aires corticales relatives Ă  ces fonctions, et ce Ă  3 niveaux 1. augmentant le nombre de neurones impliquĂ©s, 2. favorisant leur degrĂ© de synchronisation temporelle, et 3. augmentant le nombre et la force des connexions synaptiques excitatrices et inhibitrices. 18 Les effets de l’expertise musicale s’observent tout d’abord au niveau des structures cĂ©rĂ©brales auditives. Sur le plan macroscopique, certaines rĂ©gions cĂ©rĂ©brales diffĂšrent par leur densitĂ© et/ou leur surface. Les gyri de Heschl des musiciens professionnels prĂ©sentent bilatĂ©ralement un volume supĂ©rieur de 130 % comparativement aux sujets non musiciens. Le planum temporale gauche des musiciens serait Ă©galement plus dĂ©veloppĂ©, en particulier s’ils ont l’oreille absolue Schlaug, JĂ€ncke, Huang, & Steinmetz, 1995. La pratique musicale affecte Ă©galement la maniĂšre dont sont traitĂ©s les sons. Au niveau sous cortical, dans le tronc cĂ©rĂ©bral, le traitement de la frĂ©quence fondamentale des sons est soutenu par une activation plus importante des colliculi infĂ©rieurs chez les musiciens Musacchia, Sams, Skoe, & Kraus, 2007 ; voir Kraus & Chandrasekaran, 2010, pour revue. La comparaison des patterns Ă©lectrophysiologiques corticaux rĂ©vĂšle que les musiciens rĂ©agissent davantage aux manipulations de frĂ©quence fondamentale et harmoniques que les novices, Ă©voquant une plus grande sensibilitĂ© au spectre des sons Shahin, Roberts, Pantev, & Aziz, 2007. ParallĂšlement, les musiciens montrent une rĂ©ponse neuronale plus importante au niveau du cortex auditif droit pour le timbre de l’instrument qu’ils pratiquent, comparativement Ă  d’autres timbres Pantev, Roberts, Schulz, Engelien, & Ross, 2001. L’écoute passive de sons instrumentaux piano produit une activation corticale plus forte que celle de sons purs dipĂŽles plus amples de 21% Ă  28 % pour les musiciens Pantev et al., 1998. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les musiciens sont plus sensibles Ă  la structure acoustique des sons musicaux, par exemple pour la discrimination de tons ou de changements subtils de contours mĂ©lodiques par exemple, Bidelman, Krishnan, & Gandour, 2011 ; voir Besson, Schön, Moreno, Santos, & Magne, 2007, pour revue, y compris dans le vieillissement Zendel & Alain, 2008. Ils rĂ©pondent aussi Ă  des violations de contour mĂ©lodique et de structures d’intervalles par des amplitudes plus grandes d’onde MMN MisMatch Negativity, reflĂ©tant la dĂ©tection involontaire d’élĂ©ments dĂ©viants ; Pantev et al., 2003. 19 L’activitĂ© sensori-motrice de la pratique musicale amĂšne aussi Ă  une rĂ©organisation cĂ©rĂ©brale. Les cartes corticales somesthĂ©siques sont façonnĂ©es » par le type d’instrument pratiquĂ©. Elbert et collaborateurs Elbert, Pantev, Wienbruch, Rockstroh, & Taub, 1995 ont observĂ© une extension de la surface corticale occupĂ©e pour la reprĂ©sentation des deux derniers doigts de la main gauche, et en particulier de l’auriculaire, chez des violonistes comparativement Ă  des adultes non musiciens. De la mĂȘme maniĂšre, la reprĂ©sentation somatosensorielle des lĂšvres des trompettistes est plus dĂ©veloppĂ©e Pantev et al., 2003. La pratique musicale modifie Ă©galement les rĂ©gions motrices. Par exemple, le gyrus prĂ©central des non musiciens montre gĂ©nĂ©ralement une asymĂ©trie en faveur de l’hĂ©misphĂšre gauche dominant ; cette asymĂ©trie est rĂ©duite chez les musiciens Amunts et al., 1997. 20 La pratique musicale modifierait aussi la densitĂ© de la matiĂšre blanche dans l’hippocampe, impliquĂ© dans la mĂ©moire Ă  long terme dĂ©clarative Groussard et al., 2010. De plus, les musiciens recruteraient un rĂ©seau neuronal plus Ă©tendu que les non musiciens lors d’une tĂąche de mĂ©moire sĂ©mantique musicale reconnaissance de la familiaritĂ© de mĂ©lodies. Les auteurs proposent que ce pattern d’activation reflĂšte une modification fonctionnelle, avec une diffĂ©renciation dans les stratĂ©gies mnĂ©siques, induite par l’expertise musicale voir aussi Herdener et al., 2010. 21 Ces effets d’expertise sont Ă©galement visibles chez les enfants. Une Ă©tude transversale menĂ©e chez des enfants de 9 Ă  11 ans a montrĂ© une supĂ©rioritĂ© du volume de la substance grise dans la rĂ©gion du cortex sensorimoteur liĂ©e Ă  la pratique motrice et des rĂ©gions occipitales liĂ©e Ă  la lecture de partitions chez les enfants musiciens aprĂšs 4 ans de pratique en moyenne, comparativement aux enfants non musiciens Schlaug, Norton, Overy, & Winner, 2005. 22 La pratique musicale induirait aussi une augmentation du volume de substance grise au niveau des aires pĂ©rirolandiques pariĂ©tale antĂ©rieures supĂ©rieures et cortex prĂ©moteur du gyrus temporal infĂ©rieur et de rĂ©gions visuelles, rĂ©gions interconnectĂ©es assurant l’intĂ©gration des informations sensorielles multimodales Gaser & Schlaug, 2003. Concernant la substance blanche, la partie antĂ©rieure du corps calleux qui assure la communication inter-hĂ©misphĂ©rique des aires primaires sensorimotrices, prĂ©motrices, motrices supplĂ©mentaires, et prĂ©frontales est significativement plus dĂ©veloppĂ©e chez les musiciens. Les aires pariĂ©tales, temporales et occipitales communiquent par une partie plus postĂ©rieure du corps calleux, Ă©galement de taille plus importante chez les musiciens Lee, Chen, & Schlaug, 2003. 23 Notons cependant que les Ă©tudes comparant les musiciens et non musiciens sont souvent des Ă©tudes transversales. De ce fait, les observations qui en sont tirĂ©es sont corrĂ©lationnelles, et ne permettent pas de conclure d’un effet direct de l’entraĂźnement musical sur l’anatomie et le fonctionnement du cerveau ; ces effets pourraient ĂȘtre dus Ă©galement Ă  des variables confondantes et difficilement contrĂŽlables, comme le niveau socio-culturel et de scolaritĂ©. Elles ne permettent pas non plus d’écarter l’hypothĂšse que ces diffĂ©rences seraient innĂ©es, et donc la cause – plutĂŽt que la consĂ©quence – de cette expertise. Des Ă©tudes longitudinales comparant une population homogĂšne et alĂ©atoirement rĂ©partie en deux groupes Ă©quivalents suivant diffĂ©rentes conditions d’entraĂźnement sont donc indispensables pour aborder ces questions. De plus, bien que certaines Ă©tudes suggĂšrent que les diffĂ©rences neuroanatomiques et fonctionnelles observĂ©es entre les musiciens et les non musiciens semblent liĂ©es Ă  la prĂ©cocitĂ© et Ă  la durĂ©e de la formation musicale par exemple Penhune, Watanabe, & Savion-Lemieux, 2005 ; Watanabe, Savion-Lemieux, & Penhune, 2007, les Ă©tudes longitudinales ont permis de montrer que des effets de plasticitĂ© peuvent Ă©galement ĂȘtre observĂ©s Ă  court terme, chez l’enfant comme chez l’adulte. AprĂšs 15 mois d’entraĂźnement musical Ă  raison d’une demi-heure de leçon de piano privĂ©e par semaine, des enfants non musiciens de 6 ans ont montrĂ© des changements anatomiques dans les aires auditives et motrices, corrĂ©lĂ©s avec une amĂ©lioration de ces habiletĂ©s dirigĂ©es vers la musique Hyde et al., 2009. De mĂȘme, aprĂšs un an d’apprentissage musical mĂ©thode Suzuki, des enfants non musiciens de 4 Ă  6 ans prĂ©sentaient des rĂ©ponses neuronales N250 plus prĂ©coces dans l’hĂ©misphĂšre gauche Ă  l’écoute de sons de violon comparativement Ă  un bruit de mĂȘme enveloppe temporelle Fujioka, Ross, Kakigi, Pantev, & Trainor, 2006. Chez l’adulte, il a Ă©tĂ© observĂ© chez des Ă©tudiants en musique une augmentation de la rĂ©ponse neuronale de l’hippocampe dans une tĂąche de discrimination acoustique aprĂšs un entraĂźnement de deux semestres aux habiletĂ©s auditives comparativement Ă  avant l’entraĂźnement ; Herdener, Esposito, Di Salle, Boller, Hilti et al., 2010. À plus petite Ă©chelle encore, et chez des personnes sans formation musicale, deux semaines et demi d’entraĂźnement de discrimination de frĂ©quences 15 sessions Ă  raison d’une par jour, 6 jours par semaine ont suffit pour observer une augmentation de l’amplitude des potentiels Ă©voquĂ©s auditifs N1c et P2 en particulier dans l’hĂ©misphĂšre gauche pour la N1c, Bosnyak, Eaton, & Roberts, 2004. De mĂȘme, l’onde MMN dans le cortex auditif Ă©tait plus large suite Ă  un entraĂźnement de deux semaines Ă  jouer des sĂ©quences musicales sur un piano chez des adultes non musiciens Lappe, Herholz, Trainor, & Pantev, 2008. AprĂšs une semaine d’entraĂźnement intensif de discrimination de frĂ©quences proches, la rĂ©ponse hĂ©modynamique au niveau du cortex auditif a diminuĂ© chez les participants dont les performances perceptives ont progressĂ© suggĂ©rant une facilitation de traitement de ces stimuli ; JĂ€ncke, Gaab, WĂŒstenberg, Scheich, & Heinze, 2001. Enfin, la suppression de la frĂ©quence 1 kHz dans des piĂšces musicales Ă©coutĂ©es 3 heures par jour pendant 3 jours menait dĂ©jĂ  Ă  une diminution de rĂ©ponse neuronale Ă  cette frĂ©quence Pantev, Wollbrink, Roberts, Engelien, & LĂŒtkenhöner, 1999. Ces derniĂšres observations chez des sujets adultes montrent que le cerveau reste plastique y compris aprĂšs maturation voir Wan & Schlaug, 2010, ce qui est important Ă  considĂ©rer dans le cadre de la stimulation ou remĂ©diation cognitive chez l’adulte et la personne ĂągĂ©e. RĂ©sumĂ© 24 L’écoute ou la pratique musicale soutenue a des rĂ©percussions importantes sur la rĂ©activitĂ© et l’organisation du cerveau humain. Non seulement le bĂ©bĂ© semble naĂźtre avec des prĂ©dispositions pour le traitement de la musique, mais l’activitĂ© musicale a aussi des effets sur le fonctionnement neurophysiologique et l’organisation corticale au niveau anatomique et fonctionnel. De cette maniĂšre, la musique active et modifie un grand nombre d’aires cĂ©rĂ©brales. On sait aujourd’hui qu’il n’y a pas de centre cĂ©rĂ©bral » dĂ©diĂ© spĂ©cifiquement au traitement de la musique AltenmĂŒller, 2001. Les diffĂ©rentes composantes de la musique auditive, temporelle et rythmique, Ă©motionnelle, etc. requiĂšrent diffĂ©rents systĂšmes gĂ©nĂ©raux de traitement. Ainsi, l’activitĂ© musicale peut impliquer des activations corticales bilatĂ©rales des aires auditives, somato-sensorielles, motrices, visuelles et visuo-spatiales, et implique Ă©galement un large rĂ©seau fronto-pariĂ©tal. Elle modifie l’anisotropie des fibres de la substance blanche, notamment dans le corps calleux et le faisceau pyramidal. Enfin, au niveau sous-cortical, elle active et modifie Ă©galement des zones plus archaĂŻques comme le tronc cĂ©rĂ©bral. 25 Ainsi, si l’écoute et la pratique musicales influencent la rĂ©activitĂ© et l’organisation de zones cĂ©rĂ©brales qui ne sont pas spĂ©cifiques Ă  l’activitĂ© musicale, on peut supposer qu’une activitĂ© musicale, en plus de dĂ©velopper les compĂ©tences dirigĂ©es vers la musique, va en mĂȘme temps stimuler et faciliter d’autres fonctions cĂ©rĂ©brales Patel, 2010. Cet effet de transfert vers les compĂ©tences non musicales s’observe Ă  la fois chez le musicien et le non musicien, dans des activitĂ©s mentales perceptives, motrices ou cognitives. Musique et compĂ©tences non musicales 26 La musique comporte diffĂ©rentes composantes, telles que la hauteur frĂ©quentielle, le rythme et la mĂ©trique, l’organisation syntaxique. Ces diffĂ©rentes dimensions du stimulus musical rĂ©sonnent chacune avec une ou plusieurs compĂ©tences mentales gĂ©nĂ©rales non spĂ©cifiques au traitement de la musique. Par exemple, le traitement de la hauteur s’appuie sur les capacitĂ©s perceptives auditives, et probablement aussi sur les habiletĂ©s spatiales, alors que le rythme est plus Ă©troitement liĂ© aux habiletĂ©s motrices, et que le traitement de l’organisation syntaxique semble partager des ressources avec le traitement du langage. L’activitĂ© musicale – Ă©coute et/ou pratique – est Ă©galement fortement basĂ©e sur les diffĂ©rentes formes de mĂ©moire implicite, autobiographique, sĂ©mantique, verbale, procĂ©durale. La combinaison de ces composantes musicales donne au signal une valeur Ă©motionnelle valence et intensitĂ©, dynamique. Ainsi, la richesse de la structure du matĂ©riel musical permet de stimuler un grand nombre de compĂ©tences mentales de maniĂšre simultanĂ©e, et donc d’amĂ©liorer potentiellement Ă  la fois le fonctionnement de chacune, et leur coordination. Un effet facilitateur d’une activitĂ© musicale sur une compĂ©tence non musicale peut ĂȘtre attribuĂ© Ă  l’addition ou l’interaction de ces relations entre composantes musicales et compĂ©tences mentales gĂ©nĂ©rales chez le sujet normal. Perception 27 Du point de vue perceptif, tout d’abord, l’entraĂźnement des musiciens leur permet non seulement de mieux discriminer des caractĂ©ristiques musicales, mais leurs compĂ©tences auditives sont aussi au service du traitement d’autres types de stimuli auditifs qui partagent des composantes acoustiques similaires. Par exemple, dans une tĂąche de discrimination de timbres vocaux voix d’hommes, de femmes, de filles et de garçons ; Chartrand & Belin, 2006, les musiciens obtiennent de meilleures performances que les non musiciens. Ils prennent aussi plus de temps pour donner leurs rĂ©ponses. Cette observation pourrait ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme un investissement moindre dans la tĂąche de la part des non musiciens. Les auteurs suggĂšrent cependant qu’elle traduirait une stratĂ©gie de traitement diffĂ©rente chez les musiciens, plus en profondeur. De plus, les sujets musiciens chanteurs sont ceux qui obtiennent les meilleurs rĂ©sultats, ce qui suggĂšre un effet d’expertise du traitement auditif de la voix humaine. 28 De nombreuses autres Ă©tudes se sont intĂ©ressĂ©es Ă  la supĂ©rioritĂ© des musiciens pour la perception de changements fins dans des stimuli linguistiques. Dans une Ă©tude d’IRMf, Oeschlin et collaborateurs Oeschlin, Meyer, & JĂ€ncke, 2010 ont observĂ© que les musiciens qui ont l’oreille absolue montraient une activation plus importante du sulcus temporal supĂ©rieur dans une tĂąche de perception de phrases manipulĂ©es sur le plan lexical et/ou prosodique. Les auteurs proposent que les modifications neuroanatomiques observĂ©es chez les musiciens ne soutiendraient pas uniquement une augmentation des performances du traitement de la musique, mais permettrait aussi des capacitĂ©s de segmentation acoustiques plus gĂ©nĂ©rales. 29 Les habiletĂ©s musicales seraient Ă©galement corrĂ©lĂ©es avec les habiletĂ©s phonologiques dans l’apprentissage d’une seconde langue Slevc & Miyake, 2006. D’autres expĂ©rimentations montrent qu’il existe une corrĂ©lation entre l’expertise musicale et la perception de la prosodie du langage. Les musiciens dĂ©tectent mieux des incongruitĂ©s prosodiques fines augmentation de la frĂ©quence de 35 % en fin de phrase dans une langue qui leur est Ă©trangĂšre ; ils sont aussi plus rapides de 300 ms en moyenne que les non musiciens pour effectuer cette tĂąche Marques, Moreno, Castro, & Besson, 2007. De mĂȘme, lorsque des musiciens doivent comparer la prosodie de phrases Ă  des mĂ©lodies prĂ©sentĂ©es ensuite, ils obtiennent de meilleures performances que les non musiciens, que ce soit pour leur langue maternelle ou une langue Ă©trangĂšre Thompson, Schellengerg, & Husain, 2003. L’expertise musicale est aussi corrĂ©lĂ©e avec les habiletĂ©s d’apprentissage des langues tonales oĂč des variations de prosodie donnent des sens diffĂ©rents Ă  un mĂȘme mot ; Lee & Hung, 2008 ; Marie, Delogu, Lampis, Belardinelli, & Besson, 2011 ; Wong, Skoe, Russo, Dees, & Kraus, 2007. Enfin, les musiciens dĂ©tectent davantage que les non musiciens les modifications de hauteur permettant de discriminer les Ă©noncĂ©s interrogatifs dans leur propre langue Magne, Schön, & Besson, 2006. Les modifications de perception de la prosodie peuvent subvenir aprĂšs une courte pĂ©riode chez des enfants non musiciens de 8 ans, un entraĂźnement musical de 6 mois permettrait dĂ©jĂ  un traitement de la prosodie plus sensible Moreno et al., 2009. ParallĂšlement, certaines personnes amusiques prĂ©sentant un trouble des habiletĂ©s musicales perceptives ou productives peuvent Ă©prouver des difficultĂ©s de discrimination de changements prosodiques fins dans des phrases interrogatives Patel, Wong, Foxton, Lochy, & Peretz, 2008. 30 Enfin, les musiciens ĂągĂ©s montrent un dĂ©clin liĂ© Ă  l’ñge moins important dans des tĂąches de dĂ©tection de signal manquant ou perception de parole dans le bruit par rapport aux non musiciens vieillissants Zendel & Alain, 2011. Ces observations montrent donc des liens Ă©troits pour le traitement acoustique de la musique et celui du langage Besson, Chobert, & Marie, 2011, pour revue. 31 Les compĂ©tences auditives des musiciens sont corrĂ©lĂ©es Ă  d’autres types de performances perceptives, comme les habiletĂ©s visuo-spatiales. Les enfants qui ont suivi un apprentissage musical entre la naissance et l’ñge de 7 ans montrent de meilleures performances que des enfants non musiciens aux Ă©preuves de raisonnement spatial de l’échelle Stanford-Binet Bilhartz, Bruhn, & Olson, 2000. Chez l’adulte, les musiciens qui ont l’oreille absolue sont les meilleurs dans la tĂąche visuo-spatiale des figures cachĂ©es Costa-Giomi, Gilmour, Siddell, & Lefebvre, 2001. Dans une autre Ă©tude Brochard, Dufour, & DesprĂ©s, 2004, des participants musiciens et non musiciens devaient localiser un point lumineux par rapport Ă  une ligne de rĂ©fĂ©rence prĂ©sente ou absente condition imagerie mentale ». Les musiciens ont dĂ©montrĂ© des temps de rĂ©action infĂ©rieurs en moyenne, 380 ms pour les musiciens contre 440 ms chez les non musiciens, en particulier lorsque la ligne de rĂ©fĂ©rence Ă©tait un axe vertical. Les musiciens commettent aussi moins d’erreurs de localisation que les non musiciens dans la condition imagerie mentale ». Ces observations peuvent ĂȘtre expliquĂ©es par le fait que les habiletĂ©s spatiales semblent jouer un rĂŽle dans le codage de la hauteur des notes. Par exemple, l’identification de la hauteur de deux sons grave ou aigu est facilitĂ©e si le son aigu correspond Ă  une touche situĂ©e au-dessus de la touche correspondant au son grave et non l’inverse, et ce y compris chez les non musiciens. Ces observations suggĂšrent que la reprĂ©sentation des notes, tout comme la reprĂ©sentation des chiffres, est spatialement et verticalement organisĂ©e voir par exemple Lidji, Kolinsky, Lochy, & Morais, 2007 ; Rusconi, Kwan, Giordano, Umilta, & Butterworth, 2006. MotricitĂ© 32 Sur le plan moteur, les Ă©tudes chez les musiciens mettent en Ă©vidence un rapport direct entre la fonction motrice entraĂźnĂ©e et le transfert de compĂ©tences sur des tĂąches non musicales utilisant les mĂȘmes ressources. Par exemple, JĂ€ncke et collaborateurs JĂ€ncke, Schlaug, & Steinmetz, 1997 ont montrĂ© que les musiciens pianistes droitiers, dĂ©montraient une asymĂ©trie bimanuelle mesurĂ©e avec un questionnaire de latĂ©ralitĂ© manuelle moins importante que les non musiciens droitiers, du fait de l’entraĂźnement de leur main gauche dans leur pratique musicale. L’étude montrait aussi de meilleures performances chez les pianistes que chez les musiciens d’instruments Ă  cordes dans une tĂąche de tapping c’est-Ă -dire, taper du doigt en rythme avec une stimulation auditive rĂ©guliĂšre ; voir par exemple Drake, Penel, & Bigand, 2000, suggĂ©rant lĂ  encore un effet spĂ©cifique de l’entraĂźnement. Chez l’enfant, les capacitĂ©s de motricitĂ© fines, Ă©valuĂ©es par le Bruinsky-Oseretsky Motor Proficiency Test, Ă©taient amĂ©liorĂ©es aprĂšs 2 annĂ©es d’apprentissage du piano comparativement Ă  un groupe contrĂŽle ne suivant pas cet entraĂźnement ; Costa-Giomi, 2005, en particulier pour le subtest de rapiditĂ© de la rĂ©ponse motrice. Il est cependant difficile ici de dĂ©terminer la spĂ©cificitĂ© de la musique dans cet effet. Afin de tester cette question, il serait important que le groupe contrĂŽle soit actif, et suive un autre type d’entraĂźnement, afin de dissocier l’effet de la musique de l’effet simple d’un entraĂźnement moteur ou mĂȘme d’un entraĂźnement quelconque effet Hawthorne. 33 Les liens entre musique et motricitĂ© sont Ă©galement bien documentĂ©s chez les sujets non musiciens. En 1888, Nietzsche disait We listen to music with our muscles. En effet, certains extraits musicaux favoriseraient la tonicitĂ© du corps et l’amĂ©lioration spontanĂ©e de la posture Forti, Filipponi, Di Berardino, Barozzi, & Cesarani, 2010. De nombreuses Ă©tudes se sont intĂ©ressĂ©es Ă  la composante rythmique, et la capacitĂ© de synchronisation avec une stimulation musicale. Suivre un rythme est une habiletĂ© trĂšs robuste d’un individu Ă  l’autre Patel, Iversen, Chen, & Repp, 2005 et peu de cas de personnes arythmiques ont Ă©tĂ© rapportĂ©s Overy & Turner, 2009 ; voir Phillips-Silver et al., 2011, pour une Ă©tude de cas. De plus, le corps se synchronise de maniĂšre automatique avec un son rĂ©gulier Molinari, Leggio, De Martin, Cerasa, & Thaut, 2003, jusqu’à, par exemple, synchroniser sa respiration Ă  un rythme musical Haas, Distenfeld, & Axen, 1986. Les mĂ©canismes de coordination et de maintien en phase avec le tempo sont particuliĂšrement prĂ©cis, et ce processus de synchronisation est liĂ© de maniĂšre robuste avec la modalitĂ© auditive. Par exemple, pour diffĂ©rents patterns rythmiques, la synchronisation du tapping est plus prĂ©cise et mieux maintenue pour un rythme auditif qu’un rythme visuel flash lumineux ; Patel et al., 2005 ; Repp & Penel, 2004. De plus, la simple Ă©coute d’un pattern rythmique active des zones cĂ©rĂ©brales motrices, y compris lorsque les sujets n’ont aucune tĂąche motrice Ă  effectuer durant cette stimulation Brown, Martinez, & Parsons, 2006 ; Chen, Penhume, & Zatorre, 2008. L’influence d’une stimulation auditive rythmĂ©e sur la marche semble d’autant plus importante si cette stimulation est musicale plutĂŽt qu’un rythme seul jouĂ© par un mĂ©tronome Ă  cadence Ă©gale, les participants font des pas plus grands quand ils synchronisent leur dĂ©marche dans la condition musicale Styns, Van Noorden, Moelants, & Leman, 2007. La musique, via l’entraĂźnement moteur ou la capacitĂ© de synchronisation avec un rythme auditif, peut donc stimuler la motricitĂ© et les mouvements dirigĂ©s vers un but non musical tels que la dextĂ©ritĂ© manuelle ou la marche. Langage 34 L’activitĂ© musicale n’est pas seulement motrice, elle est aussi Ă©troitement en lien avec plusieurs compĂ©tences cognitives. Beaucoup d’études ont cherchĂ© Ă  montrer les similaritĂ©s et diffĂ©rences entre son traitement et celui du langage. Plusieurs cas de double dissociation ont Ă©tĂ© observĂ©s lors d’atteintes du langage aphasie et des habiletĂ©s musicales amusie, suggĂ©rant un niveau d’indĂ©pendance entre ces deux compĂ©tences pour des revues, voir Peretz, 2002, 2009. Pourtant, il a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le traitement de la musique et celui du langage partagent un certain nombre de ressources neuronales Callan et al., 2006 ; Koelsch, 2005 ; Tillmann et al., 2006 ; voir toutefois Rogalsky, Rong, Saberi, & Hickok, 2011, pour une position divergente. Ces liens expliqueraient qu’un entraĂźnement effectuĂ© sur un stimulus musical puisse avoir un effet facilitateur sur le traitement d’un stimulus linguistique. 35 Au niveau fonctionnel, des liens ont Ă©tĂ© montrĂ©s entre les habiletĂ©s musicales et plusieurs aspects du langage, qui vont au-delĂ  des effets purement perceptifs dĂ©crits ci-dessus. Moreno et collaborateurs 2009 ont mis en Ă©vidence une amĂ©lioration de la lecture de mots complexes aprĂšs un entraĂźnement musical de 6 mois chez des enfants non musiciens de 8 ans voir aussi Butzlaff, 2000, pour une mĂ©ta-analyse sur la corrĂ©lation entre les habiletĂ©s musicales et de lecture chez l’enfant. Dans une Ă©tude antĂ©rieure chez des enfants de 4 et 5 ans Anvari, Trainor, Woodside, & Levy, 2002, des relations Ă©troites ont Ă©tĂ© trouvĂ©es entre les habiletĂ©s musicales et des Ă©preuves de conscience phonologique, qui impliquent la possibilitĂ© de segmenter et manipuler les sons de la langue. 36 À un niveau basique de l’acquisition du langage, l’apprenant doit segmenter les flux de discours continu phrases entendues dans le langage parlĂ© en unitĂ©s pertinentes mots qui les composent ; voir Saffran, Newport, & Aslin, 1996. Or, un flux chantĂ© est plus facile Ă  segmenter qu’un flux parlĂ©, si la mĂ©lodie utilisĂ©e est cohĂ©rente avec l’organisation des unitĂ©s qui le composent Schön et al., 2008. La structure musicale semble donc Ă  mĂȘme de supporter l’organisation linguistique et d’en renforcer sa comprĂ©hension par le sujet. 37 Enfin, musique et langage sont deux systĂšmes syntaxiques, c’est-Ă -dire organisĂ©s selon une structure sĂ©quentielle hiĂ©rarchique. Plusieurs Ă©tudes, notamment en neuroimagerie, montrent un chevauchement des traitements syntaxiques effectuĂ©s pour la musique et pour le langage. Par exemple, des rĂ©ponses trĂšs similaires sont observĂ©es en rĂ©action Ă  une incongruitĂ© de syntaxe dans les deux domaines Patel, Gibson, Ratner, Besson, & Holcomb, 1998. Les musiciens adultes rĂ©pondent Ă©galement aux violations syntaxiques musicales par une ERAN plus ample rĂ©ponse Ă©lectrophysiologique, localisĂ©e dans l’hĂ©misphĂšre droit, correspondant au traitement cognitif d’une violation syntaxique musicale ; Miranda et Ullman, 2007, ainsi qu’aux violations syntaxiques linguistiques par une ELAN plus marquĂ©e rĂ©ponse homologue pour les stimuli linguistiques, localisĂ©e dans l’hĂ©misphĂšre gauche ; Friederici et Kotz, 2003. Les localisations cĂ©rĂ©brales de ces patterns de rĂ©ponses correspondent aux spĂ©cialisations hĂ©misphĂ©riques du traitement des signaux auditifs typiquement traitement temporel rapide Ă  gauche, crucial dans la comprĂ©hension des stimuli linguistiques, et traitement spectral Ă  droite, fondamental pour le traitement mĂ©lodique ; voir Koelsch et al., 2001, mais la similaritĂ© de la rĂ©ponse observĂ©e suggĂšre un mĂȘme mĂ©canisme pour le traitement des incongruitĂ©s de syntaxe dans les deux domaines. Les mĂȘmes rĂ©ponses Ă©lectrophysiologiques sont retrouvĂ©es chez des enfants de 10-11 ans Jentschke & Koelsch, 2009. 38 La mise en Ă©vidence de processus communs entre musique et langage est Ă©galement pertinente pour comprendre les bases du traitement de ces deux stimuli, alimentant le dĂ©bat de leur fonctionnement partagĂ© versus modulaire indĂ©pendant. Les liens objectivĂ©s remettent notamment en cause le caractĂšre encapsulĂ© indĂ©pendant ou impermĂ©able de ces traitements spĂ©cifiques comme le codage de la hauteur tonale ; Peretz, 2006. Les travaux actuels contribuent Ă  dĂ©terminer la part de partage et de spĂ©cificitĂ© pour ces deux types de traitement pour une discussion autour de cette question, voir Patel, 2008a ; Peretz, 2009. Patel 2011 propose que le transfert entre un entraĂźnement musical et les habiletĂ©s de traitement linguistique est observĂ© lorsque l’entraĂźnement est rĂ©pĂ©tĂ©, porte sur des habiletĂ©s complexes, dont le traitement est commun aux deux domaines facteurs acoustiques, et lorsque la musique favorise l’attention et la motivation du sujet hypothĂšse OPERA. MĂ©moire 39 Les liens entre la musique et la mĂ©moire non musicale sont multiples et peuvent s’observer dans diffĂ©rents registres de mĂ©moire. Des effets de transfert de l’expertise musicale sur du matĂ©riel non musical ont Ă©tĂ© observĂ©s en mĂ©moire verbale, pour laquelle les musiciens montrent de meilleures performances que les non musiciens, chez l’adulte Brandler & Rammsayer, 2003 ; Chan, Ho, & Cheung, 1998 et chez l’enfant Ho, Cheung, & Chan, 2003. 40 L’idĂ©e que la musique puisse servir de moyen mnĂ©motechnique pour l’acquisition d’autres informations a une longue histoire. Au Moyen Âge, les mĂ©nestrels transmettaient l’histoire Ă  travers des chansons Calvert & Tart, 1993 ; Rubin, 1995. Aujourd’hui encore, dans certaines sociĂ©tĂ©s traditionnelles, on vĂ©hicule via la musique la mĂ©moire de l’historique culturel qui contribue Ă  l’identitĂ© du groupe social Bonini-Baraldi, 2008. À l’école, les enfants apprennent l’alphabet chantĂ©, et plusieurs auteurs ont proposĂ© des procĂ©dures d’apprentissage musicales, par exemple, un karaokĂ© pour apprendre les rĂšgles de la physique Dickson & Grant, 2003, ou l’utilisation du chant pour l’acquisition d’une seconde langue Medina, 1993. Les Ă©tudes scientifiques qui ont cherchĂ© Ă  comparer rigoureusement l’apprentissage de paroles rĂ©citĂ©es ou chantĂ©es montrent nĂ©anmoins des rĂ©sultats divergents voir par exemple McElhinney & Annett, 1996, versus Racette & Peretz, 2007. Il semble que la musique associĂ©e Ă  l’élĂ©ment Ă  mĂ©moriser soit dĂ©terminante. En particulier, si la mĂ©lodie est trop complexe, ou mal associĂ©e aux paroles, sa prĂ©sence peut alourdir l’apprentissage. Cependant, Ă  long terme, l’avantage de la condition musicale apparaĂźt plus clairement Calvert & Tart, 1993 ; Rainey & Larsen, 2002. Outre le fait que l’association permet un encodage plus riche et plus profond, la mĂ©lodie peut reprĂ©senter un bon support pour la mĂ©morisation d’un texte car elle attire l’attention sur les caractĂ©ristiques de surface du texte Wallace, 1994. La structure rythmique, l’organisation sĂ©quentielle des phrases musicales, les variations de la mĂ©lodie, sont autant d’indices qui renseignent sur la structure du texte longueur des lignes, nombre de syllabes par lignes, nombre de lignes par vers, etc. ; voir aussi Tillmann & Dowling, 2007, pour une Ă©tude concernant l’importance du rythme dans la mĂ©morisation Ă  court terme de textes. La structure rythmique facilite Ă©galement le dĂ©coupage du texte en unitĂ©s pertinentes chunks, voir McElhinney & Annett, 1996, ce qui favoriserait le passage des informations en mĂ©moire de travail et en mĂ©moire Ă  long terme. De plus, le lien Ă©troit entre musique, Ă©motions et mĂ©moire peut Ă©galement rendre compte de cet effet Nairne, Thompson, & Pandeirada, 2007 ; Sitoh & Tien, 1997. La musique est un moyen privilĂ©giĂ© pour vĂ©hiculer des Ă©motions, et les Ă©motions auraient un rĂŽle crucial pour la mĂ©morisation Kensinger & Corkin, 2003 ; utiliser les Ă©motions musicales pourrait donc maximiser les performances de mĂ©morisation JĂ€ncke, 2008. 41 Il est Ă©galement frĂ©quent de pouvoir associer Ă  certaines musiques des Ă©vĂ©nements Ă©pisodiques autobiographiques, la musique Ă©tant connue pour son fort pouvoir Ă©vocateur Sacks, 2006. Janata et collaborateurs Janata, Tomic, & Rakowski, 2007 ont testĂ© les souvenirs autobiographiques Ă©voquĂ©s par la musique Ă  l’écoute d’un large corpus de musique populaire 30 % des chansons Ă©voquaient des souvenirs personnels aux participants, Ă  un niveau spĂ©cifique ou plus gĂ©nĂ©ral. Les connaissances sĂ©mantiques qui y Ă©taient associĂ©es titre, artiste, Ă©poque, paroles Ă©taient corrĂ©lĂ©es avec les Ă©motions ressenties pour ces morceaux, surtout chez les personnes les plus ĂągĂ©es Schulkind, Hennis, & Rubin, 1999. Effet gĂ©nĂ©ral sur la cognition 42 Dans un autre registre cognitif, l’instruction musicale est corrĂ©lĂ©e positivement Ă  la plupart des subtests d’intelligence QI global et au niveau scolaire, avec un effet de la durĂ©e de l’apprentissage voir Schellenberg, 2006, avec une cohorte de 147 enfants ĂągĂ©s de 6 Ă  11 ans. À plus court terme Ă©galement, Schellenberg 2004 a montrĂ© une amĂ©lioration lĂ©gĂšre mais significative du QI chez 132 enfants de 6 ans aprĂšs un an de leçons musicales hebdomadaires comparativement Ă  des cours de théùtre, dans une Ă©tude contrĂŽlĂ©e et randomisĂ©e. 43 DiffĂ©rentes hypothĂšses explicatives peuvent rendre compte de ces observations. D’une part, la pratique musicale requiert diffĂ©rents processus non spĂ©cifiques et en amĂ©liore le fonctionnement et la coordination. D’autre part, les effets bĂ©nĂ©fiques observĂ©s sur le fonctionnement cognitif et moteur peuvent ĂȘtre expliquĂ©s par le fait que la musique peut agir comme un stimulateur », Ă©veillant l’ensemble de nos compĂ©tences. Le point de dĂ©part des Ă©tudes sur les effets de l’écoute musicale sur la cognition est celle de Rauscher et collaborateurs Rauscher, Shaw, & Ky, 1993, qui avançait que l’écoute de la Sonate pour deux pianos en rĂ© majeur K448 de Mozart augmentait Ă  court terme le raisonnement spatial. PopularisĂ© sous le nom d’ effet Mozart », ce rĂ©sultat a suscitĂ© Ă  la fois un engouement social et commercial, et une polĂ©mique scientifique. Les Ă©tudes qui ont suivi ont prĂ©cisĂ© que la musique de Mozart n’est pas spĂ©cifiquement reliĂ©e aux habiletĂ©s spatiales voir Latendresse, LarivĂ©e, & Miranda, 2006, pour une revue portant sur 26 Ă©tudes. Par exemple, ces habiletĂ©s Ă©taient amĂ©liorĂ©es chez des adolescents suite Ă  l’écoute musique populaire comparativement Ă  l’écoute de Mozart ou Ă  du silence ; Schellenberg & Hallam, 2005. En revanche, une musique plus triste composition d’Albinoni ne suscite pas d’amĂ©lioration de performances Thompson, Schellenberg, & Husain, 2001. Il semble donc que l’effet observĂ© soit davantage reliĂ© Ă  la dimension psychoaffective et dynamique de l’Ɠuvre Steele et al., 1999. De plus, les effets positifs observĂ©s peuvent porter sur diffĂ©rentes tĂąches et fonctions cognitives. Par exemple, chez des enfants japonais, l’écoute de comptines traditionnelles a menĂ© Ă  une plus grande crĂ©ativitĂ© dans les dessins effectuĂ©s Schellenberg, Nakata, Hunter, & Tamoto, 2007. On peut donc en conclure qu’une musique pertinente pour un individu peut amĂ©liorer une variĂ©tĂ© d’habiletĂ©s mentales. Ce phĂ©nomĂšne peut ĂȘtre expliquĂ© par l’effet Ă©motionnel et physiologique liĂ© Ă  l’écoute musicale tel que dĂ©crit en premiĂšre partie ; un Ă©tat gĂ©nĂ©ral d’éveil amĂ©liorerait de maniĂšre aspĂ©cifique le fonctionnement de l’individu. Une hypothĂšse alternative repose sur l’idĂ©e que la structure temporelle de la musique favoriserait la rapiditĂ© de traitement et le fonctionnement attentionnel Thaut, Peterson, & McIntosh, 2005. RĂ©sumĂ© 44 En rĂ©sumĂ©, la musique semble stimuler de maniĂšre gĂ©nĂ©rale le fonctionnement cognitif de l’individu en jouant sur le rĂ©seau Ă©motionnel et de l’éveil. De plus, le traitement de la musique, de par la richesse de la stimulation musicale et la distribution de son traitement, prĂ©sente des liens fonctionnels Ă©troits avec d’autres compĂ©tences non musicales, et les compĂ©tences dĂ©veloppĂ©es sur un matĂ©riel musical peuvent ĂȘtre transfĂ©rĂ©es aux compĂ©tences non musicales Ă©quivalentes pour d’autres lectures autour de la notion de transfert des habiletĂ©s musicales, voir les revues de Besson et al., 2011 ; Hannon & Trainor, 2007 ; Moreno et al., 2009 ; Koelsch, 2009. L’addition ou l’interaction de ces effets peut expliquer les bĂ©nĂ©fices de l’activitĂ© musicale observĂ©s Ă  diffĂ©rents niveaux sur le fonctionnement cĂ©rĂ©bral normal. De ce fait, on peut aussi penser que la musique reprĂ©sente un outil pertinent pour la stimulation du fonctionnement cĂ©rĂ©bral pathologique en rĂ©habilitation. L’utilisation de la musique comme outil de thĂ©rapie 45 Les vertus thĂ©rapeutiques de la musique sont documentĂ©es depuis la GrĂšce antique, Pythagore Ă©tant probablement l’un des premiers musicothĂ©rapeutes en occident Jamblique, 2009. Aujourd’hui, la musique est de plus en plus utilisĂ©e dans la pratique clinique, auprĂšs de pathologies trĂšs variĂ©es comportementales, psychologiques, psychiatriques, neurologiques, sensorielles, motrices, etc.. Mais ces pratiques sont souvent empiriques, et non systĂ©matiquement soutenues scientifiquement par un modĂšle thĂ©orique et une validation expĂ©rimentale clairs randomisation, Ă©valuations en aveugle, qualitĂ© des groupes contrĂŽles. Nous verrons dans cette partie que certaines Ă©tudes montrent cependant comment les liens entre composantes musicales et compĂ©tences mentales, dĂ©crits dans la prĂ©cĂ©dente section, peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour la rĂ©habilitation de ces fonctions. De plus, les effets Ă©motionnels et physiologiques de la musique, dĂ©crits en premiĂšre section, sont aussi exploitĂ©s dans le cadre thĂ©rapeutique et ont montrĂ© des effets bĂ©nĂ©fiques sur les plans de la cognition ou de l’humeur. RemĂ©diation des troubles auditifs 46 La richesse acoustique de la musique peut ĂȘtre utilisĂ©e dans le cadre de la stimulation sensorielle, et par exemple dans l’entraĂźnement auditif d’enfants malentendants Abdi, Khalessi, Khorsandi, & Gholami, 2001 ; Rochette & Bigand, 2009. Dans l’étude de Rochette et collaborateurs, les enfants ont Ă©tĂ© entraĂźnĂ©s, Ă  travers diffĂ©rents jeux interactifs, Ă  la discrimination et l’identification de sons, l’analyse de scĂšnes auditives, et Ă  la mĂ©morisation auditive. Les stimuli appartenaient Ă  4 catĂ©gories de sons sons de l’environnement, voix, sons abstraits et musique. AprĂšs 16 semaines, les enfants ont montĂ© des progrĂšs sur les tĂąches entraĂźnĂ©es sauf en analyse de scĂšne auditive, oĂč la progression Ă©tait non significative, ainsi qu’un transfert des bĂ©nĂ©fices sur du matĂ©riel linguistique non entraĂźnĂ© par exemple, en discrimination phonĂ©tique. Cette Ă©tude ne comportant pas de groupe contrĂŽle, une troisiĂšme session de mesure a Ă©tĂ© menĂ©e 6 mois plus tard, afin d’identifier les effets de maturation naturelle qui auraient pu ĂȘtre la cause des amĂ©liorations de performance constatĂ©es. Pour la plupart des mesures identification et discrimination sur le matĂ©riel entraĂźnĂ©, ainsi qu’en discrimination phonĂ©tique les scores ont augmentĂ© avec l’entraĂźnement, puis sont restĂ©s constants dans les 6 mois suivants, ce qui montre que les amĂ©liorations Ă©taient bien dues Ă  l’entraĂźnement, et que les progrĂšs acquis ont Ă©tĂ© maintenus Ă  long terme. Seule la mesure de mĂ©moire auditive montre une diminution entre la fin de l’entraĂźnement et la mesure Ă  6 mois, suggĂ©rant qu’une pĂ©riode d’entraĂźnement de 16 semaines, chez des enfants principalement utilisateurs de la langue des signes française, est peut-ĂȘtre trop courte pour obtenir des effets qui soient maintenus Ă  long terme pour cette mesure. Une Ă©tude menĂ©e actuellement cherche enfin Ă  prĂ©ciser les effets plus spĂ©cifiques du matĂ©riel utilisĂ© avec un entraĂźnement exclusivement musical. RemĂ©diation des troubles sensori-moteurs 47 Compte tenu de ses liens avec la motricitĂ©, la musique reprĂ©sente Ă©galement un support privilĂ©giĂ© pour la rĂ©habilitation des troubles sensori-moteurs. Dans deux Ă©tudes menĂ©es successivement AltenmĂŒller, Marco-Pallares, MĂŒnte, & Schneider, 2009 ; Schneider, Schönle, AltenmĂŒller, & MĂŒnte, 2007, des patients victimes d’un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, non musiciens, ont appris Ă  jouer des gammes et des mĂ©lodies simples sur un piano et/ou sur diffĂ©rents Ă©lĂ©ments d’une batterie Ă©lectronique reproduisant les notes de la gamme. L’objectif Ă©tait double entraĂźner la motricitĂ© digitale piano et la motricitĂ© plus globale du membre supĂ©rieur parĂ©tique batterie. L’entraĂźnement s’est dĂ©roulĂ© sur une pĂ©riode de 3 semaines 15 sĂ©ances, en plus des sĂ©ances de thĂ©rapie traditionnelle. AprĂšs apprentissage, les patients entraĂźnĂ©s Ă©taient plus rapides, plus prĂ©cis et avaient des gestes plus continus que ceux qui n’avaient pas suivi cet entraĂźnement thĂ©rapie traditionnelle seulement. Ils rapportaient Ă©galement moins de problĂšmes moteurs dans la vie quotidienne. De plus, ces effets d’amĂ©lioration de performances semblaient liĂ©s Ă  des modifications de patterns EEG dans le cortex moteur AltenmĂŒller et al., 2009. Toutefois, il est difficile de conclure que les progrĂšs manifestĂ©s par les patients soient directement imputables Ă  l’utilisation de la musique plutĂŽt qu’aux effets d’une pratique motrice bimanuelle, qui s’oppose Ă  l’approche traditionnelle d’immobilisation du membre valide. De plus, les participants du groupe expĂ©rimental ont reçu plus d’entraĂźnement que ceux du groupe contrĂŽle. Les futures Ă©tudes devront donc comparer l’apport de la musique dans la remĂ©diation des troubles sensori-moteurs avec d’autres stratĂ©gies, comme par exemple l’utilisation de jeux vidĂ©os ou autres entraĂźnements ludiques requĂ©rant la mĂȘme motricitĂ© digitale fine et bimanuelle, et Ă  quantitĂ©s d’entraĂźnement Ă©gales. 48 D’autres rĂ©sultats intĂ©ressants ressortent des Ă©tudes portant sur la maladie de Parkinson et la remĂ©diation de la marche voir Lim et al., 2005, pour revue. La vĂ©locitĂ© et la cadence de la dĂ©marche ainsi que la longueur des pas effectuĂ©s sont amĂ©liorĂ©es par l’utilisation d’un indiçage auditif rĂ©gulier lors de la marche Thaut et al., 1996. Les meilleures performances pour les sujets parkinsoniens traitĂ©s ou non traitĂ©s pharmacologiquement sont obtenues lorsque la marche est synchronisĂ©e avec une stimulation auditive rythmique plus rapide de 10 % par rapport Ă  leur cadence de base McIntosh, Brown, Rice, & Thaut, 1997. La composante rythmique de la musique peut donc jouer un rĂŽle dĂ©terminant de rĂ©activation du systĂšme moteur. De plus, la synchronisation avec une source auditive permettrait de ramener la production motrice Ă  un niveau plus automatique, connu pour ĂȘtre mieux prĂ©servĂ© que la production contrĂŽlĂ©e chez les patients cĂ©rĂ©brolĂ©sĂ©s. Notons cependant que la plupart de ces Ă©tudes utilisent un indiçage rythmique auditif de type mĂ©tronome, et non une rĂ©elle stimulation musicale. L’étude de Satoh et Kuzuhara 2008 est axĂ©e sur l’utilisation de la musique et montre de la mĂȘme maniĂšre que la marche des patients Parkinsoniens s’amĂ©liore lorsque les sujets ont Ă©tĂ© entraĂźnĂ©s Ă  chanter mentalement en se dĂ©plaçant ; l’étude manque toutefois d’un groupe contrĂŽle pour objectiver l’effet spĂ©cifique de cet entraĂźnement. 49 D’autres travaux suggĂšrent un effet dĂ©lĂ©tĂšre de l’écoute musicale sur la marche des patients voir Brown, De Bruin, Doan, Suchowersky, & Hu, 2010 ; cependant, dans cette Ă©tude, les extraits utilisĂ©s Ă©taient choisis en fonction des prĂ©fĂ©rences musicales des personnes, ce qui n’est pas forcĂ©ment adaptĂ© en terme de rythme et cadence, et probablement plus susceptible de dĂ©tourner leur attention de l’exercice moteur Ă  effectuer. RemĂ©diation des troubles du langage 50 Les composantes rythmique et mĂ©lodique de la musique sont Ă©galement utilisĂ©es dans la remĂ©diation du langage. Notamment, la MIT Melodic Intonation Therapy est une technique qui vise Ă  amĂ©liorer la production verbale des personnes aphasiques Sparks & Holland, 1976. Elle se base sur l’observation que certains patients aphasiques prononcent plus facilement des mots en chantant qu’en parlant, en particulier s’ils les produisent Ă  l’unisson avec un modĂšle Racette, Bard, & Peretz, 2006. Dans la MIT, on utilise le chant Ă  l’unisson comme point de dĂ©part pour entraĂźner la production de phrases, revenant ensuite progressivement Ă  une production parlĂ©e autonome l’étape intermĂ©diaire Ă©tant le parlĂ©-chantĂ©, ou Sprechgesang. De plus, le battement du rythme avec la main accompagne la production vocale. Cette stratĂ©gie se montre plus efficace que l’entraĂźnement Ă  la simple rĂ©pĂ©tition de phrases, en particulier dans les mesures Ă  long terme jusqu’à 5 semaines aprĂšs thĂ©rapie ; Wilson, Parsons, & Reutens, 2006. DiffĂ©rentes hypothĂšses peuvent expliquer l’effet bĂ©nĂ©fique de cette technique. Outre le plaisir des patients Ă  chanter, il semble que la synchronisation rythmique avec un modĂšle facilite la production, probablement via une interface auditivo-motrice favorisant lĂ  encore l’automaticitĂ© de la production. Des recherches rĂ©centes ont aussi montrĂ© que le chant engage un rĂ©seau fronto-temporal bilatĂ©ral, impliquĂ© dans le contrĂŽle des mouvements oro-faciaux et articulatoires Meister, Buelte, Staedtgen, Boroojerdi, & Sparing, 2009. Une autre hypothĂšse explicative concernerait l’activation de neurones miroirs, impliquĂ©s dans la perception et la comprĂ©hension d’actions motrices et dans des processus cognitifs plus complexes comme l’imitation et le langage. 51 Enfin, chez des enfants dyslexiques, des exercices musicaux dont le chant pratiquĂ©s pendant 15 semaines, ont permis d’amĂ©liorer les mesures de reproduction de structures rythmiques tapping, de traitement auditif rapide et de conscience phonologique, domaines toujours identifiĂ©s comme dĂ©ficitaires dans cette population Overy, 2003 ; voir Habib & Besson, 2008, pour une discussion de l’utilisation de la musique pour la remĂ©diation du langage chez l’enfant. RemĂ©diation des troubles mnĂ©siques 52 Les liens entre musique et mĂ©moire autobiographique sont souvent exploitĂ©s dans le domaine de la dĂ©mence, dans les thĂ©rapies dites de rĂ©miniscence ». L’idĂ©e est que l’écoute de certains morceaux musicaux correspondant Ă  une pĂ©riode de vie de l’individu permet souvent la remĂ©moration d’évĂ©nements vĂ©cus, et parfois l’accĂšs Ă  certains dĂ©tails reliĂ©s Ă  ces Ă©vĂ©nements. Une Ă©tude comparative Irish et al., 2006 a mis en Ă©vidence, chez 10 patients en stade lĂ©ger Ă  modĂ©rĂ© de la maladie d’Alzheimer, une augmentation du score au test AMI Autobiographical Memory Interview accompagnĂ©e d’une baisse de l’anxiĂ©tĂ© dans une situation de remĂ©moration musicale, par opposition Ă  une condition silence ». De plus, cet effet est plus marquĂ© pour les souvenirs anciens Foster & Valentine, 2001. L’étude de Janata 2009 suggĂšre que le cortex prĂ©frontal mĂ©dial serait impliquĂ© dans l’intĂ©gration d’extraits musicaux Ă  des souvenirs autobiographiques. Or, cette structure semble relativement prĂ©servĂ©e dans les premiers stades de la maladie d’Alzheimer, ce qui peut expliquer pourquoi ces patients rĂ©pondent positivement Ă  la prĂ©sentation de mĂ©lodies reliĂ©es Ă  leur passĂ© en particulier Ă  leur passĂ© lointain. Par contre, dans l’étude Foster & Valentine 2001, le mĂȘme effet est observĂ© avec un environnement bruyant non musical cafĂ©tĂ©ria ; comparativement Ă  une troisiĂšme condition silencieuse. Les prochaines Ă©tudes devront donc prĂ©ciser la spĂ©cificitĂ© de la musique dans cet effet et les mĂ©canismes qui le sous-tendent effet simple de stimulation et d’éveil, ou liens spĂ©cifiques entre musique et mĂ©moire autobiographique. 53 D’autre part, de nombreuses anecdotes ont Ă©tĂ© rapportĂ©es concernant la prĂ©servation relative de la mĂ©moire musicale dans la dĂ©mence. Les Ă©tudes scientifiques montrent toutefois que le pattern d’altĂ©ration de la mĂ©moire musicale semble suivre le dĂ©clin mnĂ©sique global voir Baird & Samson, 2009, pour une revue dans la maladie d’Alzheimer, ainsi que Halpern & Bartlett, 2002, pour une revue dans le vieillissement normal. La composante Ă©pisodique de la mĂ©moire musicale est la plus rapidement altĂ©rĂ©e. La mĂ©moire sĂ©mantique – sentiment de familiaritĂ© Ă  l’écoute d’airs connus – serait mieux prĂ©servĂ©e dans les stades dĂ©butants et dans certains cas de stades plus avancĂ©s voir par exemple Cuddy & Duffin, 2005. La mĂ©moire procĂ©durale musicale serait prĂ©servĂ©e le plus longtemps, certains musiciens Ă©tant toujours aptes Ă  jouer de leur instrument malgrĂ© la maladie, y compris en stade avancĂ© par exemple, Beatty, Salmon, Butters, Heindel, & Granholm, 1988, et mĂȘme Ă  apprendre de nouvelles piĂšces Cowles et al., 2003. Des Ă©tudes plus rĂ©centes ont montrĂ© que d’autres patients non musiciens sont Ă©galement capables de reconnaĂźtre de nouveaux extraits instrumentaux entendus deux mois auparavant, ce qui n’est pas le cas pour des nouveaux extraits verbaux histoires ou poĂšmes ; Samson, Dellacherie, & Platel, 2009. D’autres observations Platel, en prĂ©paration montrent qu’ils peuvent aussi apprendre Ă  chanter de nouvelles chansons ; dans ce cas, la mĂ©lodie semble ĂȘtre mĂ©morisĂ©e plus rapidement que les paroles. Une interprĂ©tation possible de cette observation repose sur le fait que l’ancrage mnĂ©sique de la mĂ©lodie informations perceptuelles requiert davantage les processus de mĂ©moire implicite, mieux prĂ©servĂ©s dans la dĂ©mence. 54 Ces observations sur la mĂ©moire musicale dans la dĂ©mence sont pertinentes pour la question de l’utilisation mnĂ©motechnique de la musique pour l’acquisition de nouvelles informations chez ces patients. Moussard et collaborateurs Moussard, Bigand, Belleville, & Peretz, sous presse ont comparĂ© l’apprentissage et le rappel de textes parlĂ©s et chantĂ©s par une personne atteinte d’un stade lĂ©ger de maladie d’Alzheimer. Bien que la condition parlĂ©e Ă©tait plus facilement encodĂ©e lors d’un premier apprentissage, le texte chantĂ© a amenĂ© Ă  de meilleures performances dans la rĂ©tention Ă  long terme de l’extrait. Simmons-Stern et collaborateurs Simmons-Stern, Budson, & Ally, 2010 ont Ă©galement montrĂ© une supĂ©rioritĂ© des performances de mĂ©moire pour des chansons versus des textes dans une tĂąche de reconnaissance. Les prochains travaux devront confirmer cet effet dans de plus larges Ă©chantillons et chercher comment le maximiser d’une part, et l’adapter Ă  la vie quotidienne et aux besoins individuels d’autre part. Autres effets sur la cognition 55 D’autres effets moins spĂ©cifiques, probablement davantage liĂ©s aux effets Ă©motionnels stimulation, Ă©veil et physiologiques hormonaux par exemple de la musique, peuvent ĂȘtre observĂ©s sur diffĂ©rents aspects de la cognition. Des thĂ©rapies d’écoute musicale ont permis, par exemple, d’amĂ©liorer les habiletĂ©s d’orientation chez des patients victimes d’amnĂ©sie aprĂšs traumatisme crĂąnien Baker, 2001. Une Ă©tude de cas dans la maladie d’Alzheimer a montrĂ© une amĂ©lioration des performances dans une tĂąche spatio-temporelle aprĂšs l’écoute de Mozart comparativement Ă  du silence, ou mĂȘme Ă  des chansons populaires des annĂ©es 1930 ; Johnson, Cotman, Tasaki, & Shaw, 1998. Des effets positifs de l’écoute musicale ont Ă©galement Ă©tĂ© montrĂ©s auprĂšs de patients hĂ©minĂ©gligents, dans une Ă©tude oĂč l’induction d’émotions positives par la musique a permis l’amĂ©lioration de l’attention visuelle la dĂ©tection de cibles dans le champ nĂ©gligĂ© Ă©tait amĂ©liorĂ©e avec l’écoute des musiques prĂ©fĂ©rĂ©es des patients comparativement Ă  non prĂ©fĂ©rĂ©es ou Ă  du silence pendant ou avant la tĂąche de dĂ©tection Soto et al., 2009. Cette Ă©tude, bien que rĂ©alisĂ©e chez 3 patients seulement, montre l’importance de l’effet d’arousal Ă©veil et de la valence Ă©motionnelle positive pour l’amĂ©lioration des performances cognitives des patients cĂ©rĂ©brolĂ©sĂ©s. Dans une Ă©tude contrĂŽlĂ©e et randomisĂ©e, SĂ€rkĂ€mö et collaborateurs 2008 ont testĂ© l’effet d’une Ă©coute musicale quotidienne ajoutĂ©e Ă  la prise en charge classique durant deux mois, chez des patients ayant subi un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral. Cette condition Ă©tait contrastĂ©e avec une Ă©coute quotidienne d’histoires ou de poĂšmes rĂ©citĂ©s, et Ă  la seule prise en charge classique. La condition musicale a menĂ© Ă  une amĂ©lioration significative des mesures de mĂ©moire verbale et d’attention sĂ©lective. De plus, cet effet sur la cognition s’est maintenu trois mois aprĂšs la fin du protocole. D’autres Ă©tudes montrent un effet positif de thĂ©rapies musicales sur diffĂ©rents aspects du langage dans la dĂ©mence, comme les fluences verbales Van der Winckel, Feys, De Weerdt, & Dom, 2004, le contenu du discours Brotons & Koger, 2000, et les comportements de stĂ©rĂ©otypie verbale et les palilalies Casby & Holm, 1994. Ici, la musique n’est pas nĂ©cessairement utilisĂ©e pour ses liens spĂ©cifiques avec le langage comme dans la technique de MIT Ă©voquĂ©e prĂ©cĂ©demment, mais plutĂŽt pour sa caractĂ©ristique Ă©motionnelle, qui assure une meilleure implication dans la tĂąche Ă  rĂ©aliser, un meilleur Ă©veil psychologique et physiologique, et donc un meilleur fonctionnement cognitif global. Effets sur l’humeur 56 Ces mĂȘmes effets physiologiques et Ă©motionnels peuvent ĂȘtre Ă  l’origine des effets des thĂ©rapies musicales sur l’humeur. Svansdottir et Snaedal 2006 ont montrĂ©, chez 38 patients atteints de la Maladie d’Alzheimer en stade modĂ©rĂ© Ă  sĂ©vĂšre, une rĂ©duction de l’agitation et de l’anxiĂ©tĂ© pour le groupe ayant suivi un programme de musicothĂ©rapie comparativement Ă  un groupe contrĂŽle sans thĂ©rapie. L’écoute musicale diminue Ă©galement l’anxiĂ©tĂ©, la confusion et la dĂ©pression dans les maladies somatiques Cassileth, Vickers, & Magill, 2003 ; Siedliecki & Good, 2006 ou neurologiques SĂ€rkĂ€mö et al., 2008. Sur le plan du comportement, la musique est beaucoup utilisĂ©e dans les stades modĂ©rĂ©s Ă  avancĂ©s de dĂ©mences pour rĂ©duire l’agitation et les comportements agressifs, ainsi que l’apathie Raglio et al., 2010 ; Svansdottir & Snaedal, 2006. Par ailleurs, les bĂ©nĂ©fices les plus significatifs sont observĂ©s avec de la musique jouĂ©e en direct comparativement Ă  l’écoute de musique prĂ©enregistrĂ©e, Holmes, Knights, Dean, Hodkinson, & Hopkins, 2006, ainsi qu’avec de la musique instrumentale comparativement Ă  du chant vocal seul, Cevasco & Grant, 2003. Une Ă©tude pilote Platel, Moussard, & Francisco, en prĂ©paration a Ă©galement montrĂ© que la musique permettait de faciliter l’activitĂ© de toilette chez deux patientes atteintes de la maladie d’Alzheimer en stade sĂ©vĂšre, en institution. Pendant 2 semaines, l’activitĂ© de toilette a Ă©tĂ© accompagnĂ©e d’une chanson dĂ©crivant les gestes de la toilette produite vocalement par le soignant ; 4 semaines plus tard, la mĂȘme procĂ©dure a Ă©tĂ© effectuĂ©e pendant 2 semaines avec une rĂ©citation du mĂȘme texte ou inversement pour la seconde patiente. Les rĂ©sultats ont montrĂ© que la chanson et non le mĂȘme texte rĂ©citĂ© Ă©tait bĂ©nĂ©fique pour les deux patientes Ă  la fois sur le plan des capacitĂ©s et de l’investissement dans l’activitĂ© sur les mesures d’utilisation du gant, dispersion, oublis, arrĂȘt de l’activitĂ©, et sur le plan du vĂ©cu de l’activitĂ© sur les mesures d’anxiĂ©tĂ©, agitation, tristesse, plaintes somatiques, difficultĂ©s d’endormissement, sentiment d’échec. Effets sur la sensation de douleur et les fonctions vĂ©gĂ©tatives 57 Les effets analgĂ©siques de la musique mis en Ă©vidence expĂ©rimentalement chez des sujets sains peuvent ĂȘtre utilisĂ©s lors de traitements mĂ©dicaux lourds, comme la chimiothĂ©rapie Ferrer, 2007, la rééducation cardiaque Mandel, Hanser, Secic, & Davis, 2007, la lombalgie chronique GuĂ©tin, Ginies, Blayac, & Eledjam, 2005, ou lors d’interventions douloureuses comme la biopsie, Shabanloei, Golchin, Esfahani, Dolatkhah, & Rasoulian, 2010, et chez l’enfant pour diffĂ©rentes maladies physiques Treurnicht-Naylor, Kingsnorth, Lamont, McKeever, & Macarthur, sous presse. Dans la plupart de ces Ă©tudes, cet effet sur la perception de la douleur est accompagnĂ© d’une baisse de l’anxiĂ©tĂ© et/ou des indices de dĂ©pression, est probablement liĂ© Ă  la rĂ©gulation du stress par la musique dĂ©crite en premiĂšre partie, anxiĂ©tĂ© et stress Ă©tant par ailleurs des facteurs connus pour maximiser la sensation de douleur. Ces mĂȘmes mĂ©canismes peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s pour rĂ©guler les fonctions vĂ©gĂ©tatives, comme par exemple pour amĂ©liorer la qualitĂ© du sommeil voir Lai & Good, 2005, chez des personnes ĂągĂ©es. Aspect relationnel et social 58 La musique est une activitĂ© sociale et peut ĂȘtre utilisĂ©e pour des interventions visant Ă  amĂ©liorer les aspects de communication, les relations interpersonnelles, et la cohĂ©sion sociale. Par exemple, elle permet de maintenir ou rĂ©tablir un lien de communication avec les patients dĂ©ments Ogay, Ploton, & Menuhin, 1996 ; Sambandham & Schirm, 1995. Norberg et collaborateurs Norberg, Melin, & Asplund, 2003 ont montrĂ© que deux patients sur trois en stade final de dĂ©mence ont une rĂ©action particuliĂšre Ă  la musique, comparativement Ă  une stimulation tactile ou visuelle. La musique montre Ă©galement des effets bĂ©nĂ©fiques dans certains troubles psychiatriques Wheeler, Shiflett, & Nayak, 2003, la schizophrĂ©nie et les troubles de la conscience Goto, Noda, Ichikawa, & Fujiwarav, 2002 ; Talwar et al., 2006, ou l’autisme voir Gold, Wigram, & Elefant, 2006, pour une revue. Elle permet par exemple l’amĂ©lioration de l’expression des Ă©motions dans certaines de ces pathologies Oyama et al., 2003. Une Ă©tude pilote chez quatre enfants autistes a Ă©valuĂ© un programme appelĂ© Auditory-motor mapping training Wan, Demaine, Zypse, Norton, & Schlaug, 2010. Les enfants Ă©taient encouragĂ©s Ă  produire vocalement des sons langagiers variant en longueur et intensitĂ©. Des images de mots, actions et situations sociales Ă©taient Ă©galement utilisĂ©es. Des instruments Ă  percussion accompagnaient systĂ©matiquement les mots ou phrases cibles chantĂ©s par le thĂ©rapeute. La progression du programme faisait succĂ©der les phases d’écoute passive, chant Ă  l’unisson, chant encouragĂ© », rĂ©pĂ©tition immĂ©diate et enfin production seule des mots ou phrases cibles. Les quatre enfants ont dĂ©montrĂ© des progrĂšs dans les relations sociales Ă©tablies avec leurs pairs. LĂ  aussi, plusieurs variables peuvent expliquer ces rĂ©sultats, comme la stimulation du systĂšme des neurones miroirs, dĂ©faillants dans l’autisme Hadjikhani, Joseph, Snyder, & Tager-Flusberg, 2006. Mais la musique semble surtout liĂ©e trĂšs fortement Ă  la dimension sociale et de communication interindividuelle. Les enfants, dĂšs l’ñge de deux ans et demi, synchronisent leurs productions rythmiques musicales percussions de maniĂšre plus prĂ©cise lorsqu’ils sont en condition sociale, c’est-Ă -dire qu’ils doivent se synchroniser avec une autre personne comparativement Ă  la synchronisation avec une source auditive enregistrĂ©e ou une machine Ă  percussion automatique ; Kirschner & Tomasello, 2009. 59 Dans le domaine de l’éducation ou de l’intervention psychosociale, la musique est utilisĂ©e auprĂšs d’adolescents avec troubles du comportement Keen, 2004 ou dans le milieu carcĂ©ral Daveson & Edwards, 2001. Les Ă©tudes d’intervention psychosociales manquent gĂ©nĂ©ralement de mesures objectives quantification des rĂ©sultats, groupes contrĂŽles. Cependant, les rapports Ă©mis dans ce champ d’intervention suggĂšrent encore que cette dimension sociale de la musique est cruciale. L’écoute et la pratique musicale pourraient contribuer au dĂ©veloppement de l’empathie en facilitant le dĂ©codage des intentions expressives des interlocuteurs et en amĂ©liorant la capacitĂ© de production de patterns intonatifs des locuteurs Aziz-Zadeh, Sheng, & Gheytanchi, 2010. D’autres Ă©tudes suggĂšrent que la capacitĂ© Ă  reconnaĂźtre les Ă©motions dans les piĂšces musicales est une excellente mesure de l’intelligence Ă©motionnelle Resnicow, Salovey, & Repp, 2004. La musique est donc un vecteur de communication unique qui permet de rĂ©tablir un lien chez des personnes souvent isolĂ©es ou en difficultĂ© relationnelle. RĂ©sumĂ© 60 Les Ă©tudes qui ont testĂ© le potentiel de la musique comme instrument de thĂ©rapie sont nombreuses. Deux grands types d’intervention peuvent ĂȘtre distinguĂ©s. D’un cĂŽtĂ©, les approches de type musicothĂ©rapie utilisent principalement la musique pour ses effets gĂ©nĂ©raux sur l’humeur, le comportement, la communication, et ont pour objectif d’amĂ©liorer le bien-ĂȘtre des patients, ou leur Ă©tat gĂ©nĂ©ral d’éveil – et donc parfois indirectement leur fonctionnement cognitif global. Ces approches sont essentielles, en particulier dans un contexte oĂč la musique est parfois un des seuls moyens pour Ă©tablir un contact avec les patients, comme dans des cas de dĂ©mence avancĂ©e ou dans les troubles envahissants du dĂ©veloppement. Bien que non systĂ©matiquement mesurĂ©, il est probable que l’effet de la musique dans ce contexte soit dĂ» Ă  son influence sur le systĂšme Ă©motionnel et neurophysiologique, rĂ©gulant l’état psychologique et cognitif entre stimulation et apaisement. 61 D’un autre cotĂ©, certaines approches plus ancrĂ©es dans un cadre thĂ©orique neuroscientifique et cognitif visent Ă  exploiter les liens spĂ©cifiques entre la musique et une fonction altĂ©rĂ©e ciblĂ©e. En plus de l’effet potentiel d’éveil/apaisement citĂ© ci-dessus, la richesse de la composition du stimulus musical, et la distribution de son traitement – impliquant des liens avec d’autres fonctions mentales – lui confĂšrent un statut privilĂ©giĂ© pour la remĂ©diation de diffĂ©rentes pathologies focalisĂ©es pour plus de lectures, voir par exemple la revue de Koelsch, 2009, les livres Ă©ditĂ©s par Hallam, Cross, & Thaut, 2009 partie 10, ou Dalla Bella et al., 2009 partie 6, ou, dans le domaine du vieillissement normal et pathologique, le numĂ©ro spĂ©cial Ă  venir de la revue Music Perception, intitulĂ© Music, aging and dementia » Ă©ditĂ© par L. Cuddy, A. Halpern et I. Peretz. 62 La spĂ©cificitĂ© de la musique peut ĂȘtre questionnĂ©e dans ces deux cas de figure. Par exemple, l’effet de stimulation et d’éveil peut ĂȘtre retrouvĂ© – et montrer des effets similaires sur la cognition – avec des rĂ©cits voir l’étude de Nantais & Schellenberg, 1999, utilisant des livres de Stephen King dans cette optique. L’effet plus spĂ©cifique de la musique sur une fonction cible peut Ă©galement ĂȘtre dĂ» Ă  une composante qui se retrouverait dans d’autres matĂ©riels que la musique. Par exemple, dans la stimulation de la motricitĂ©, l’utilisation du mĂ©tronome suffit pour l’observation de progrĂšs de la marche chez les patients Parkinsoniens ; l’essentiel de cette stratĂ©gie rĂ©side donc dans la mise en place d’un rythme auditif, et pas nĂ©cessairement musical. De la mĂȘme maniĂšre, dans un autre registre, d’autres types d’activitĂ©s pourraient favoriser la communication sociale et interindividuelle par exemple, la pratique du sport. Il se trouve nĂ©anmoins que la musique est l’une des stimulations qui incarne le mieux l’expression rythmique auditive, et est l’une des activitĂ©s les mieux reprĂ©sentatives de la vie en sociĂ©tĂ© et du partage interindividuel. Si les mĂȘmes effets peuvent ĂȘtre observĂ©s avec d’autres matĂ©riels prĂ©sentant chacun des caractĂ©ristiques communes avec la musique, celle-ci reste la mieux placĂ©e pour combiner un grand nombre d’avantages dĂ©montrĂ©s comme utiles dans diverses situations de stimulation ou thĂ©rapie. Conclusion gĂ©nĂ©rale et perspectives 63 La musique est un stimulus riche sur le plan acoustique qui permet de dĂ©velopper des architectures sonores sophistiquĂ©es, s’étendant sur des empans temporels qui peuvent ĂȘtre de l’ordre d’un discours. Pendant de nombreuses annĂ©es, les travaux en sciences cognitives sur la musique se sont focalisĂ©s sur les processus de traitement de ces stimuli. La possibilitĂ© de manipuler les aspects de l’organisation musicale Ă  de multiples niveaux constituait une opportunitĂ© de mieux comprendre le fonctionnement de la cognition auditive McAdams & Bigand, 1994, pour revue. Dans les 20 derniĂšres annĂ©es, les recherches en neurosciences cognitives de la musique se sont orientĂ©es vers les effets des stimuli musicaux sur le sujet. Ces Ă©tudes ont mis en Ă©vidence l’importante rĂ©activitĂ© du cerveau Ă  la musique, notamment sur le plan Ă©motionnel et systĂšme de rĂ©compense, et via des modifications significatives des sĂ©crĂ©tions hormonales. La musique est Ă©galement apparue comme un vecteur de plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale anatomique et fonctionnelle chez les musiciens, puis, dans les travaux les plus rĂ©cents, chez des enfants et des adultes qui dĂ©butent une activitĂ© musicale. 64 Un grand groupe d’études a montrĂ© que le traitement de la musique fait intervenir des processus gĂ©nĂ©raux dans les registres perceptif, cognitif, Ă©motionnel et moteur, et peut Ă©galement partager des ressources neuronales avec des domaines de traitement spĂ©cifiques le langage, par exemple. Étant donnĂ© qu’il n’existe pas de centre cĂ©rĂ©bral spĂ©cifiquement dĂ©diĂ© au traitement de la musique, celle-ci stimule – et modifie – de nombreuses rĂ©gions corticales et sous corticales dans les deux hĂ©misphĂšres cĂ©rĂ©braux, y compris dans des rĂ©gions cĂ©rĂ©brales archaĂŻques et peu enclines Ă  la plasticitĂ©, telles que le tronc cĂ©rĂ©bral. La musique engage donc le sujet dans une expĂ©rience relativement unique d’intĂ©gration de ces fonctions et de synchronisation des rĂ©seaux neuronaux qui y sont associĂ©es. La pratique et l’écoute musicales soutenues peuvent avoir des consĂ©quences bĂ©nĂ©fiques sur des compĂ©tences non musicales, d’ordre perceptif, cognitif mĂ©moire et langage notamment, Ă©motionnel et social empathie et moteur. La musique est donc potentiellement une technologie transformationnelle » qui peut modifier le fonctionnement psychologique dans ses diffĂ©rentes dimensions, ainsi que les structures neuronales qui portent ce fonctionnement. 65 Cette symphonie cĂ©rĂ©brale » semble prĂ©senter des avantages prĂ©cieux pour des applications thĂ©rapeutiques non mĂ©dicamenteuses en rĂ©habilitation. Les activations multiples lies Ă  la musique rendent les activitĂ©s musicales plus rĂ©sistantes aux atteintes cĂ©rĂ©brales et psychologiques Sacks, 2007, et permettent de recourir Ă  ces activitĂ©s pour relancer certaines compĂ©tences cognitives moins rĂ©sistantes. Bien qu’encore trĂšs jeune et parfois lacunaire sur le plan mĂ©thodologique, la recherche actuelle, dont nous avons montrĂ© les rĂ©sultats principaux dans la derniĂšre section de cet article, souligne que les effets positifs de la musique dĂ©passent les simples effets motivationnels ou de rĂ©gulation de l’humeur, bien documentĂ©s par la musicothĂ©rapie traditionnelle. L’utilitĂ© de la musique pour la remĂ©diation spĂ©cifique du langage, de la motricitĂ©, ou des stratĂ©gies mnĂ©siques commence Ă  ĂȘtre bien Ă©tablie, tant sur le plan comportemental que neurophysiologique. Ces stratĂ©gies de thĂ©rapies neuro-musicales » sont d’autant plus prometteuses qu’elles sont non invasives, peu coĂ»teuses, donc faciles Ă  mettre en place en clinique, et accessibles Ă  tous, y compris sans formation musicale prĂ©alable. Les Ă©tudes sur ces thĂ©rapies sont de plus en plus nombreuses, de mieux en mieux contrĂŽlĂ©es et axĂ©es sur l’explicitation des mĂ©canismes sous-jacents, et de plus en plus souvent Ă©laborĂ©es dans une dĂ©marche interdisciplinaire soutenue par des innovations technologiques pertinentes. On peut donc s’attendre Ă  observer une Ă©volution des stratĂ©gies d’intervention via la musique dans les annĂ©es Ă  venir. 66 D’importants enjeux existent notamment pour la prĂ©vention des pathologies du vieillissement. L’écoute, et plus encore la pratique de la musique pourrait constituer un excellent moyen d’entretenir et de renforcer les compĂ©tences cognitives, motrices, Ă©motionnelles et sociales des sĂ©niors et de retarder ainsi les effets du vieillissement. Les travaux sur l’impact de la musique sur le vieillissement cognitif sont encore peu nombreux, mais leurs rĂ©sultats sont prometteurs. De maniĂšre anecdotique, Grant et Brody 2004 ont observĂ©, dans une population de 23 musiciens ĂągĂ©s appartenant au mĂȘme orchestre, qu’aucun d’entre eux ne semblait atteint de dĂ©mence. En se basant sur la prĂ©valence statistique de la population dĂ©mographique correspondante, huit ou neuf de ces personnes auraient dues » ĂȘtre atteintes de la maladie d’Alzheimer. Des programmes d’activitĂ©s musicales chant, Ă©coute et apprĂ©ciation musicale ont Ă©galement entraĂźnĂ© une amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie des personnes ĂągĂ©es SolĂ©, Mercadal-Brotons, Gallego, & Riera, 2010 ; Wise, Hartmann, & Fisher, 1992, mais ces Ă©tudes manquent de groupe contrĂŽle pour attester de la spĂ©cificitĂ© de l’entraĂźnement musical dans cet effet. Une autre Ă©tude Bugos, Perlstein, McCrae, Brophy, & Bedenbaugh, 2007 a montrĂ© que des leçons de piano hebdomadaires donnĂ©es Ă  des personnes ĂągĂ©es non musiciennes de 60 Ă  85 ans pendant six mois avec pratique encouragĂ©e entre les sĂ©ances ont amĂ©liorĂ© leurs performances dans des tests de mĂ©moire de travail et de vitesse de traitement, comparativement Ă  un groupe contrĂŽle qui n’a pas suivi d’entraĂźnement. Bien que l’étude soit randomisĂ©e, il est difficile Ă  nouveau de conclure de la spĂ©cificitĂ© de la musique dans cet entraĂźnement en raison de l’inactivitĂ© du groupe contrĂŽle. 67 La pratique musicale prĂ©serverait-elle de la dĂ©mence ? Ces donnĂ©es sont Ă  confirmer dans des Ă©chantillons plus larges et mieux contrĂŽlĂ©s, mais elles sont pour autant intrigantes et plausibles Ă  la fois. Cet effet pourrait s’expliquer d’une part par la stimulation gĂ©nĂ©rale des fonctions mentales par la musique. Mais aussi, les effets physiologiques et hormonaux provoquĂ©s par la musique pourraient jouer un rĂŽle important dans la prĂ©servation de la cognition des rĂ©sultats positifs ont Ă©tĂ© observĂ©s chez des patients atteints de stade lĂ©ger de maladie d’Alzheimer en rĂ©action Ă  des traitements mĂ©dicamenteux hormonaux. Il serait donc intĂ©ressant d’obtenir des effets similaires avec une mĂ©thode non invasive Fukui & Toyoshima, 2008. Nous avons vu d’autre part que la musique est aussi un vecteur important de plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale. Or il a Ă©tĂ© montrĂ© que des phĂ©nomĂšnes de plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale et mĂ©canismes compensatoires Ă©taient mis en place dans le vieillissement normal Cabeza, 2002 ; Logan, Sanders, Snyder, Morris, & Buckner, 2002, et dĂ©terminants pour retarder l’expression clinique des dysfonctionnements neurobiologiques de la dĂ©mence par exemple, Peters et al., 2009. De plus, il a Ă©tĂ© montrĂ© rĂ©cemment que ces phĂ©nomĂšnes de plasticitĂ© peuvent ĂȘtre modulĂ©s par l’entraĂźnement cognitif, y compris en stade prĂ©-clinique de dĂ©mence Trouble Cognitif LĂ©ger ; Belleville et al., 2011. Puisque la musique induit une importante rĂ©activitĂ© du cerveau et des phĂ©nomĂšnes de plasticitĂ© qui peuvent s’observer mĂȘme Ă  court terme, et fait appel Ă  de nombreuses compĂ©tences mentales, elle reprĂ©sente un matĂ©riel privilĂ©giĂ© pour penser des interventions de stimulation dans le vieillissement normal et pathologique. 68 Reçu le 29 aoĂ»t 2011. 69 RĂ©vision acceptĂ©e le 21 dĂ©cembre 2011. Les deux premiers auteurs ont Ă©galement contribuĂ© Ă  la rĂ©daction du prĂ©sent article. Remerciements. Ce travail a Ă©tĂ© supportĂ© par une bourse de recherche du rĂ©seau canadien Auditory Cognitive Neurosciences ACN-Create attribuĂ©e Ă  Aline Moussard. Nous remercions Ă©galement le programme ANR Blanc Does Music boost the Brain?, ainsi que le programme europĂ©en EBRAMUS. Nous souhaitons enfin remercier chaleureusement Anna Zumbansen pour ses relectures Ă©clairĂ©es du manuscrit. Les deux premiers auteurs ont Ă©galement contribuĂ© Ă  la rĂ©daction du prĂ©sent article. Remerciements. Ce travail a Ă©tĂ© supportĂ© par une bourse de recherche du rĂ©seau canadien Auditory Cognitive Neurosciences ACN-Create attribuĂ©e Ă  Aline Moussard. Nous remercions Ă©galement le programme ANR Blanc Does Music boost the Brain?, ainsi que le programme europĂ©en EBRAMUS. Nous souhaitons enfin remercier chaleureusement Anna Zumbansen pour ses relectures Ă©clairĂ©es du manuscrit. Les effets de la pratique et de l’écoute musicale sur le fonctionnement cognitif et cĂ©rĂ©bral ont Ă©tĂ© grandement Ă©tudiĂ©s depuis les 20 derniĂšres annĂ©es. Les Ă©tudes comportementales et de neuroimagerie ont mis en Ă©vidence une importante rĂ©activitĂ© du cerveau aux stimulations musicales et de nombreux chevauchements anatomiques et fonctionnels entre les traitements musicaux et des compĂ©tences non musicales linguistiques, motrices et Ă©motionnelles notamment. ParallĂšlement Ă  ces travaux, d’autres Ă©tudes ont cherchĂ© Ă  montrer et Ă  expliquer des effets bĂ©nĂ©fiques de transfert de la pratique ou de l’écoute musicale sur la cognition et la motricitĂ©, chez des sujets sains comme dans des populations pathologiques. Cette revue de littĂ©rature vise Ă  intĂ©grer l’ensemble de ces donnĂ©es pour mieux comprendre pourquoi la musique constitue un outil de stimulation cognitive avantageux et comment elle peut ĂȘtre utilisĂ©e dans des perspectives thĂ©rapeutiques novatrices, tout particuliĂšrement dans le champ de la neuropsychologie for cognitive stimulationAbstractThe effects of practicing and listening to music on cognitive and neural function have been highly studied during the past twenty years. Both behavioral and neuroimaging data have revealed the extent and plastic nature of the brain’s response to musical stimulation. Furthermore, some degree of overlap has been found, both in neuro-anatomy and function, between musical processes and those of non-musical abilities especially linguistic, motor and emotional. Concurrently, numerous studies have sought to demonstrate and explain the beneficial effects of practicing or listening to music on both the cognitive and motor abilities of healthy subjects and patients. This literature review aims to integrate these data in order to understand how music can be a relevant tool for cognitive stimulation and how it could be used as part of innovative therapeutic approaches, especially in the field of cognitive neuropsychology. L’importante rĂ©activitĂ© du cerveau humain Ă© la musiquePrĂ©cocitĂ© du traitement de la musique dans le dĂ©veloppementImpact de la musique sur la physiologie de l’enfant et de l’adulteMusique et plasticitĂ© cĂ©rĂ©braleRĂ©sumĂ©Musique et compĂ©tences non musicalesPerceptionMotricitĂ©LangageMĂ©moireEffet gĂ©nĂ©ral sur la cognitionRĂ©sumĂ©L’utilisation de la musique comme outil de thĂ©rapieRemĂ©diation des troubles auditifsRemĂ©diation des troubles sensori-moteursRemĂ©diation des troubles du langageRemĂ©diation des troubles mnĂ©siquesAutres effets sur la cognitionEffets sur l’humeurEffets sur la sensation de douleur et les fonctions vĂ©gĂ©tativesAspect relationnel et socialRĂ©sumĂ©Conclusion gĂ©nĂ©rale et perspectives BibliographieEn ligne Abdi S., Khalessi M. H., Khorsandi M., & Gholami B. 2001. Introducing music as a means of habilitation for children with cochlear implants. International Journal of Pediatric Otorhinolaryngology, 59, 105-113. En ligne AltenmĂŒller E. O. 2001. 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Il est interdit, sauf accord prĂ©alable et Ă©crit de l’éditeur, de reproduire notamment par photocopie partiellement ou totalement le prĂ©sent article, de le stocker dans une banque de donnĂ©es ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque maniĂšre que ce soit.
suivreles lignes de mots (sans les comprendre) en Ă©coutant les paroles ; alterner lecture et Ă©coute des paroles, mais jamais simultanĂ©ment. Vous pouvez donc lire de maniĂšre efficace en Ă©coutant de la musique avec des paroles si vous ne prĂȘtez pas attention aux paroles de la musique. C’est. Continuer la lecture.
18 fĂ©vrier 2014 Selon les rĂ©sultats d'un sondage, la musique forte donne de la joie et de l'Ă©nergie aux jeunes. Des chercheurs danois ont Ă©tudiĂ© les raisons qui poussent les jeunes Ă  Ă©couter de la musique forte. L'enquĂȘte effectuĂ©e par des chercheurs a identifiĂ© les raisons qui poussent les jeunes Ă  Ă©couter de la musique forte. Parmi ceux-ci, les 10 % qui Ă©coutaient de la musique le plus et Ă  des volumes sonores les plus Ă©levĂ©s, ont Ă©tĂ© identifiĂ©s comme groupe Ă  risque. Les trois raisons les plus populaires Ă©taient les suivantes Je profite de la musique mieux quand elle est forte », je peux mieux me lĂącher dans la musique forte » et je fais le plein d'Ă©nergie en Ă©coutant de la musique forte ». Les rĂ©pondants ont indiquĂ© que l'information sur les risques de perte d'acuitĂ© auditive potentiels suie Ă  l'utilisation d'un Mp3 a Ă©tĂ© reçue par la tĂ©lĂ©vision, les publicitĂ©s ou des infirmiĂšres et mĂ©decins. Écoutez la dĂ©ficience auditive Écoutez la dĂ©ficience auditive Le groupe de risque L'Ă©tude a analysĂ© les habitudes et les attitudes Ă  l'Ă©gard des MP3 sur plus de adolescents danois. L'Ă©tude a Ă©tĂ© basĂ©e sur un questionnaire, dans lequel les adolescents ont rĂ©pondu Ă  des questions sur l'exposition au bruit, le comportement d'Ă©coute, les gains possibles de l'Ă©coute de la musique et leurs effets ainsi que les et mĂ©dias prĂ©fĂ©rĂ©s pour la rĂ©ception des informations prophylactique. L'enquĂȘte a identifiĂ© un groupe de risque d'environ 10 % des rĂ©pondants, qui ont Ă©coutent de la musique pendant de plus longues pĂ©riodes et Ă  des volumes plus Ă©levĂ©s. Plusieurs enquĂȘtes ont montrĂ© que l'Ă©coute prolongĂ©e de lecteur MP3 et Ă  un volume trop Ă©levĂ© peut endommager votre audition et entraĂźner des acouphĂšnes et / ou la perte auditive. Source Paper- Attitudes, les rĂ©compenses et les habitudes d'Ă©coute des jeunes Danois par Morin Reiness , Carsten Daugaard et Per Nielsen Lire Recevez nos nouvelles sur la dĂ©ficience auditive Si vous souhaitez recevoir des nouvelles de notre part sur la dĂ©ficience auditive et d'autres problĂšmes liĂ©s Ă  l'audition, veuillez-vous abonner Ă  notre newsletter. ecouterde la musique pendant le jeune 0 views Discover short videos related to ecouter de la musique pendant le jeune on TikTok. Suggested accounts. selenagomez. Selena Gomez. Le jeĂ»ne, secret de la longĂ©vitĂ© 000258 Le jeĂ»ne, secret de la longĂ©vitĂ© 000258 Notre durĂ©e de vie, nous humains, n'est pas extraordinaire. Alors je me suis penchĂ© sur ces animaux qui vivent longtemps et la question est simple comment font-ils ? D'abord vous avez les baleines, qui vivent Ă  peu prĂšs 150 ans. Ces baleines, sont capables de jeĂ»ner pendant 4 mois. Les tortues ont la mĂȘme durĂ©e de vie et peuvent jeĂ»ner 3mois. Les crocodiles sont capables de faire 50 repas par an et vivent 110 ans. Bien entendu, nous humains, on ne pourrait pas jeĂ»ner ainsi, mais cela montre qu'il y a un lien entre le jeĂ»ne et la longĂ©vitĂ©. Il est donc intĂ©ressant de se pencher sur le jeĂ»ne sĂ©quentiel, oĂč pendant 14h on va jeĂ»ner en buvant beaucoup d'eau, de tisane ou de thĂ©. On s'est aperçu que lorsque les gens font ce type de jeĂ»ne, ils vont mieux ! Chaque seconde, nous produisons 20 millions de cellules, pour remplacer les cellules ĂągĂ©es. Le risque d'erreur de copie augmente avec l'Ăąge alors qu'en pratiquant le jeĂ»ne, il y a moins d'erreur de copie. On renforce son ADN, le teint est plus clair, plus tonique. Ce genre de jeĂ»ne sĂ©quentiel a des fonctions de stimulation de l'autophagie. C'est une sorte de purification intĂ©rieure qui Ă©limine nos cellules usĂ©es, malades ou mortes, qui dĂ©clenchent des maladies. Aujourd’hui en France, on ne meurent pas de faim ou de carences, mais d'excĂšs. L’actualitĂ© par la rĂ©daction de RTL dans votre boĂźte mail. GrĂące Ă  votre compte RTL abonnez-vous Ă  la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualitĂ© au quotidien S’abonner Ă  la Newsletter RTL Info Linterdiction d'Ă©couter de la musique ne dĂ©pend pas du jeĂ»ne, mais d'une pĂ©riode bien prĂ©cise - "les trois semaines". Donc, le samedi soir en question, l'interdiction est dĂ©jĂ  en vigueur. Voir Torat Hamo'adim, chapitre 5, Halakha 2. Nous sommes Ă  votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplĂ©mentaire.

Vous pouvez utiliser cette photo libre de droits "ModĂšle de remise en forme athlĂšte fille Ă©chauffer Ă©tirant ses ischio-jambiĂšres, jambe et dos. Jeune femme faisant de l'exercice avec casque Ă©coutant de la musique Ă  l'extĂ©rieur sur la plage ou sur un terrain de sport le soir Ă©tĂ©" Ă  des fins personnelles et commerciales conformĂ©ment Ă  la licence Standard ou Étendue. La licence Standard couvre la plupart des cas d’utilisation, comprenant la publicitĂ©, les conceptions d’interface utilisateur et l’emballage de produits, et permet jusqu’à 500 000 copies imprimĂ©es. La licence Étendue autorise tous les cas d’utilisation sous la licence Standard avec des droits d’impression illimitĂ©s et vous permet d’utiliser les images tĂ©lĂ©chargĂ©es pour la vente de marchandise, la revente de produits ou la distribution pouvez acheter cette photo et la tĂ©lĂ©charger en haute dĂ©finition jusqu’à 5000x3337. Date de l’upload 12 juin 2015

Seraistu capable de faire Ă©couter ton son Ă  ton pĂšre ou ta mĂšre ? Si oui, va de l’avant, sinon bienvenu au changement (une technique pour faire le tri). Au-delĂ  de ce niveau
Le film est aujourd'hui tournĂ©, au-delĂ  des attentes qu'il pouvait soulever. D'un documentaire autour de quelques spĂ©cialistes du jeĂ»ne, il est devenu un vĂ©ritable film sur le JeĂ»ne qui sera projetĂ© sur grand Ă©cran. De 6 jours de tournage et 3 interviews, il s'est muĂ© en 25 jours et 27 entretiens passionnants qui nĂ©cessitent d'autres moyens. Plus de temps de montage, une meilleure post-production, la composition d'une musique originale avec enregistrement studio, une communication ambitieuse voilĂ  ce que cette campagne offrira au film. Une qualitĂ© Ă  la hauteur de son contenu unique !Synopsis Faire le choix de ne pas manger pour retrouver la santĂ© ? Cette idĂ©e saugrenue continue d'intriguer et de diviser mais rencontre aujourd’hui un engouement grandissant dans les mĂ©dias et dans de nombreuses par Fabien Moine, accompagnateur de jeĂ»ne, ce film propose une information complĂšte sur le jeĂ»ne Ă  travers les interviews d’experts et les histoires de vie de jeĂ»neurs qui tĂ©moignent avant, pendant et aprĂšs leur jeĂ»ne. Au rythme de la nature, ils apprennent Ă  Ă©couter leur corps. Sans dogmatisme ou prosĂ©lytisme, le film revient sur 55 ans d’histoire du jeĂ»ne en France avec comme interrogation la suite Ă  lui donner, demain...Images magnifiques, musique composĂ©e pour l’occasion c’est en poĂ©sie que des rĂ©ponses seront transmises et les diffĂ©rentes maniĂšres de jeĂ»ner prĂ©sentĂ©es. Bien plus qu'une dĂ©marche de bien-ĂȘtre, c'est une ode au merveilleux fonctionnement du corps humain, Ă  sa capacitĂ© Ă  retrouver la pleine santĂ©. C'est aussi une quĂȘte de soi, de son humanitĂ©...L'Ă©quipeLes intervenants spĂ©cialistes du jeĂ»neLes jeĂ»neurs Quelques images du film...A quoi servira l'argent collectĂ© ? Aujourd'hui 35 heures d'images ont Ă©tĂ© tournĂ©es, le montage a commencĂ© mais les fonds propres du rĂ©alisateur ne suffisent pas Ă  rendre possible le projet tel qu'il s'est transformĂ© un vĂ©ritable film projetĂ© sur grand Ă©cran et Ă©ditĂ© en DVD !L'aventure du film c'est aussi Envie d'en savoir plus sur le film PrĂ©sentation vidĂ©o de 30 minutes par le rĂ©alisateurComment puis-je aider le film ? . 476 112 369 465 155 463 73 468

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